Il y a quelques jours, ce jeune homme de 24 ans s’en ai pris une nouvelle fois à la mère de ses enfants. Déféré au tribunal ce matin, il s’est vu imposer par la justice de quitter le domicile familial jusqu’à son procès prévu au mois de septembre. Une première au fenua grâce à un accord passé entre la justice, le service d’insertion et de probation et l’association Bon Samaritain.
La victime, qui s’est vue délivrer 5 jours d’incapacité de travail en raison des violences, ne risque donc plus de devoir subir les coups de son compagnon. Et elle continuera de vivre dans son cadre habituel. « C’est une vraie protection pour elle. Elle peut d’abord bénéficier du logement commun. C’est elle la victime, pourquoi c’est elle qui devrait quitter le domicile ? C’est ça la raison. Elle reste dans son logement, avec ses enfants, et protégée par ce dispositif », détaille le procureur général près la cour d’appel de Papeete, Thomas Pison.
Pour ce qui est du conjoint violent, il sera contraint de résider dans un foyer jusqu’à son procès. Il y sera suivi par des assistants sociaux mais aussi un psychologue. Et il ne pourra entrer en contact avec sa compagne. Selon son avocat Me Pascal Gourdon, le jeune homme adhère totalement à la démarche : « il a conscience que sa compagne est victime. (…) Il y a des hommes qui sont violents pour des raisons qui les dépassent, mais qui ont aussi conscience que leur comportement n’est pas tolérable et ils ont besoin simplement d’être aidés pour arriver à « guérir » de ces réactions excessives. »
Seules quelques places en foyer sont actuellement ouvertes mais le dispositif pourrait monter en puissance. Reste que tous les prévenus pour violences domestiques ne pourront en bénéficier. Les dossiers seront traités au cas par cas, explique Thomas Pison : « Il faut voir par rapport à la gravité des faits, au problème de la vie en commun avec le conjoint. Il y a plein de choses qui rentrent en ligne de compte. Et il faut effectivement avoir le bon profil pour que cela fonctionne. »