Ils frappent des mutoi et sont relaxés pour « légitime défense »

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Un jeune couple qui avait frappé des mutoi a été relaxé ce jeudi matin par le tribunal correctionnel. Ce dernier a considéré qu’ils avaient eu une « réaction proportionnée », alors que les policiers municipaux tentaient de façon musclée d’appréhender le concubin. Une interpellation qualifiée « d’agression » dans le jugement.

Publié le 06/05/2021 à 16:03 - Mise à jour le 06/05/2021 à 20:49

Un jeune couple qui avait frappé des mutoi a été relaxé ce jeudi matin par le tribunal correctionnel. Ce dernier a considéré qu’ils avaient eu une « réaction proportionnée », alors que les policiers municipaux tentaient de façon musclée d’appréhender le concubin. Une interpellation qualifiée « d’agression » dans le jugement.

Ils ont frappé des policiers mais ils étaient dans leur bon droit : ainsi en a décidé le tribunal. Les faits remontent à avril 2019. Des mutoi de Mahina tentent d’interpeller un homme après un dépassement jugé dangereux sur la route. 

Il y a dans la foulée un échange d’insultes. Le chef de patrouille bondi de son véhicule et pénètre dans la cour où se trouve l’homme, en poussant au passage sa belle-sœur. Puis il lui décoche un coup de poing au visage avant de le saisir au cou. Sa compagne, enceinte de 5 mois, frappe à son tour le policier. Elle reçoit un coup de coude dans le ventre en retour.

A l’issue de cette journée, le couple avait déposé une plainte qui avait été classée sans suite. De leur côté, les mutoi avaient fait de même et la leur a été jugée recevable. Ils étaient donc victimes au procès.

Mais le tribunal a regardé le dossier d’un autre œil. Il a considéré que, si la jeune femme avait frappé le policier, c’était pour faire cesser « une atteinte physique injustifiée », qualifiée même « d’agression ». Une décision dont se félicite l’avocat du couple, Me Arcus Usang.

« Mes clients se sont défendus face à une attaque des policiers et cette défense a été jugée proportionnelle dans le cadre de la légitime défense. Dans ce dossier, ce que je peux constater, c’est que les rapports des policiers municipaux ne correspondent pas à la réalité de tous les témoignages de tous les témoins, qui ont donné des versions concordantes en faveur de mes clients ».

Finalement le compagnon a uniquement été condamné pour outrage et à une simple amende avec sursis. Un jugement qui fait grincer les dents de l’avocat des mutoi, Me François Mestre.

« Les policiers municipaux étaient devant la juridiction en qualité de partie civile, en qualité de victimes et non pas en qualité de prévenus. Or, on a l’impression à entendre la motivation du jugement que c’est devenu l’inverse. La théorie qui était développée par la défense et qui a été retenue par le tribunal, tendant à dire qu’il s’agit de violence policière , je crois que ce n’est pas du tout ce qui est au dossier ».

Cette décision n’est cependant pas définitive. Le parquet a la possibilité de faire appel du jugement.

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