Il séquestre ses filles puis est déclaré irresponsable

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Le fait divers avait fait du bruit le 4 septembre 2017. Les gendarmes avaient dû mener une course poursuite pour intercepter un père de famille qui séquestrait depuis deux jours ses jeunes filles dans son véhicule et menaçait d’y mettre le feu. Le procès de ce quadragénaire, atteint de troubles mentaux, s’est tenu ce mardi matin. L’homme a finalement été déclaré irresponsable de ses actes.

Publié le 16/02/2021 à 15:58 - Mise à jour le 16/02/2021 à 15:58

Le fait divers avait fait du bruit le 4 septembre 2017. Les gendarmes avaient dû mener une course poursuite pour intercepter un père de famille qui séquestrait depuis deux jours ses jeunes filles dans son véhicule et menaçait d’y mettre le feu. Le procès de ce quadragénaire, atteint de troubles mentaux, s’est tenu ce mardi matin. L’homme a finalement été déclaré irresponsable de ses actes.

Durant deux longs jours, les fillettes de 6 et 11 ans ont vécu un calvaire. Leur père s’était enfermé avec elles dans son véhicule qui contenait également des bouteilles d’essence.

Connu pour son lourd passé psychiatrique, l’homme de 48 ans aujourd’hui menaçait de tuer ses filles, dont l’une était attachée sur son siège avec un fil électrique. Privées d’eau, les petites se nourrissaient de mangues et faisaient leurs besoins dans l’habitacle de la voiture.

Il aura fallu l’intervention musclée des gendarmes, à l’issue d’une folle course poursuite, pour que le quadragénaire soit neutralisé et ses filles libérées.

Face aux juges aujourd’hui, l’homme, également malentendant, a expliqué n’avoir aucun souvenir de ces 48 heures. Quatre expertises psychiatriques ont été réalisées pour le cerner. Trois d’entre elles concluent qu’il était irresponsable au moment des faits car il souffrait d’un syndrome délirant. Un avis auquel s’est rangé le tribunal qui n’a donc pas prononcé de condamnation pénale.

« La décision est techniquement juste et humainement compréhensible, confie Me Smaïn Bennouar, l’avocat du père de famille. Je suis satisfait que l’histoire du début n’ait pas un dénouement tragique comme on peut le voir dans d’autres affaires. Aujourd’hui il peut s’en sortir. On le voit, ils se sont pris dans leurs bras. C’est pas tous les jours que nous retrouvons cette issue aux audiences correctionnelles dans ce type d’affaire. »

Bien qu’encore marquées par le coup de folie de leur père, les fillettes, qui sont aujourd’hui placées en foyer, souhaitent pouvoir vivre de nouveau avec lui.

« Elles sont dans ce dilemme qu’ont souvent les victimes de violence dans des contextes familiaux, c’est-à-dire qu’à la fois on a le traumatisme d’avoir subi ce genre de fait, mais on a l’amour maternel ou paternel qu’on conserve malgré tout. Et c’est le cas de mes jeunes clientes qui disent à la fois, ‘on a subi quelque chose d’extrêmement grave’, mais qui disent, ‘on aime papa et on l’aimera toujours’. Et c’est bien normal », indique de son côté Me Loris Peytavit, l’avocat des deux fillettes.

Si le père, qui dit désormais suivre un traitement, n’a écopé d’aucune peine de prison, il devra tout de même indemniser ses filles : 500 000 Fcfp à chacune d’elles en raison du préjudice moral qu’elles ont subi.

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