Ice : « quand on est drogué, on est malade »

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Ce mardi matin quatre hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel pour l’importation de 28 grammes de meth depuis Hawaii. Mais ils avaient pour projet d’en acheter pour un à deux kilos. À la barre, l’un des deux principaux mis en cause a expliqué que son addiction à la drogue, qualifiée de maladie, l’avait aveuglé. Le compte rendu d’audience :

Publié le 10/11/2020 à 15:42 - Mise à jour le 10/11/2020 à 15:45

Ce mardi matin quatre hommes étaient jugés par le tribunal correctionnel pour l’importation de 28 grammes de meth depuis Hawaii. Mais ils avaient pour projet d’en acheter pour un à deux kilos. À la barre, l’un des deux principaux mis en cause a expliqué que son addiction à la drogue, qualifiée de maladie, l’avait aveuglé. Le compte rendu d’audience :

En octobre 2019, les deux principaux protagonistes s’étaient rendus à Hawaii dans l’idée d’acheter un à deux kilos de drogue. Sauf que sur place, ils avaient flambé une grande partie de l’argent. Ils n’avaient donc finalement pu se procurer que 28 grammes de méthamphétamine.

La drogue avait été dissimulée dans une peluche remise à la tante de l’un des deux qui regagnait Tahiti. Sans savoir qu’elle jouait les mules.

Mais les gendarmes pistaient les deux hommes* qui, à leur retour, ont été interpellés. De même que les deux autres individus qui avaient récupéré la marchandise.

À la barre, l’un des trafiquants, fils de médecin, s’est présenté comme un « gros consommateur », et non comme un dealer d’envergure.

« Quand on est drogué, on est malade. C’est une maladie. Tu ne te rends plus compte de ce que tu fais. Le sevrage s’est fait en prison et le trafic c’est fini maintenant », a-t-il dit.

Pour son avocat, Me Edouard Varrod, nombre de ses clients impliqués dans des affaires d’ice se sont risqués au trafic pour financer leur consommation : « Beaucoup expliquent que ce qui les a conduits dans le trafic de stupéfiants, c’est la dépendance à une drogue qui est extrêmement addictive mais qui en plus est extrêmement chère. Et donc par nécessité de se procurer des stupéfiants, on va trouver des moyens, souvent en revendant une petite quantité qu’on achète, en la revendant encore plus en petites quantités, soit en important, parfois en quantités infimes, de pays étrangers et notamment des Etats-Unis. Ils en arrivent à être plongés dans un milieu où tout le monde se connait, et où tout le monde est dépendant, et à ne plus parler que de ça. C’est-à-dire que toute leur vie finit par tourner autour de cette drogue. »

L’histoire s’achève généralement derrière les barreaux. Les 4 hommes ont écopé de peines comprises entre un et un an et demi de prison ferme. 

* Cette affaire avait été mis au jour à la suite d’une autre enquête où le nom des protagonistes était apparu sur les écoutes.  En garde à vue, un trafiquant avait expliqué être informé des investigations le concernant par un gendarme adjoint volontaire. En échange, ce militaire avait demandé au dealer de lui rendre un service : appréhender un individu qui devait de l’argent à son cousin pour dette de stupéfiants. Le dealer s’était exécuté et avait ramené de force la personne concernée au gendarme qui l’avait séquestrée et tabassée. Pour ces faits, le militaire a été condamné il y a quelques mois à 5 années de prison ferme et se trouve aujourd’hui en prison.

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