Ice : nouveau procès pour des prévenus déjà condamnés

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Au tribunal correctionnel, nouveau procès d’Ice et nouvelle condamnation en perspective pour 3 des 9 prévenus. Certains en sont à leur troisième procès pour trafic d’Ice. Quelle sont leurs perspectives de réinsertion ? Eléments de réponse.

Publié le 08/06/2022 à 17:18 - Mise à jour le 09/06/2022 à 15:40

Au tribunal correctionnel, nouveau procès d’Ice et nouvelle condamnation en perspective pour 3 des 9 prévenus. Certains en sont à leur troisième procès pour trafic d’Ice. Quelle sont leurs perspectives de réinsertion ? Eléments de réponse.

Certains ont déjà été condamnés à trois reprises pour trafic de stupéfiant. Une quatrième condamnation les attend à l’issue de ce procès. Le scénario est le même que les fois précédentes. Ils ont donné de l’argent à une personne de confiance qui s’est rendue aux Etats-Unis pour y rencontrer un contact qui leur vend la drogue puis la conditionne. Une fois en Polynésie, la drogue est revendue via un réseau déjà structuré.

Dans ce dossier, la quantité d’ice importé s’élève à 2 kg revendue à 100 000 Fcfp le gramme entre juillet 2019 et juin 2020, soit un bénéfice estimé à près de 200 millions. Le plus jeune des prévenus n’a que 22 ans et encoure une deuxième condamnation pour trafic de stupéfiant. Il a entamé à Tatutu un programme de réinsertion avec un travail préalable sur son addiction.

« Il y a un suivi psychologique pour déterminer les causes de cette addiction puisque concernant mon client c’est une addiction quand même très jeune puisqu’il a commencé la consommation d’ice à l’âge de 15 ans ce qui est un petit peu atypique dans ce type de dossiers, explique Me Solene Rebeyrol, avocate d’un prévenu déjà condamné. Et également dans la réinsertion. Il y a le suivi scolaire et également on leur offre l’opportunité de travailler toujours quand même dans un cadre sécurisé à l’extérieur où ils apprennent un peu les métiers du bâtiment puisqu’ils sont en charge d’entretenir les locaux. »

L’accumulation des condamnations pour certains prévenus démontre selon les avocats de la défense un manque cruel de moyen pour lutter contre le trafic d’Ice.

« On peut se retrouver impliqué dans une affaire de stupéfiants non pas parce qu’on cherche à gagner de l’argent de manière extrêmement importante. On peut aussi être un consommateur qui cherche à financer une consommation d’un produit qui est extrêmement addictif et contre lequel je rappelle qu’à ce jour, les prises en charge médicales disponibles sur ce territoire sont extrêmement limitées en dépit de grandes annonces il me semble en 2019, en 2020 du gouvernement rejoint par l’Etat je crois parce qu’on nous avait annoncé un plan Marshal sur l’ice, rappelle Me Loris Peytavit, avocat d’un des prévenus. Je constate qu’à ce jour il n’y a toujours pas de lits par exemple qui sont ouverts pour désintoxiquer les gens. Plutôt que de faire que de la répression, il faudrait aussi actionner le volet de la prévention. Ça permettrait peut-être de libérer le tribunal de tous ces dossiers d’ice qui occupent maintenant une grande partie de l’agenda judiciaire. »

Le procès a été programmé sur deux jours. Les 9 prévenus encourent jusqu’à 10 ans de prison et une amende douanière de 200 millions de Fcfp.

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