Harcèlement sexuel : un an avec sursis requis contre Jacques Deane

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L’ex premier adjoint au maire de Arue, Jacques Deane comparaissait ce jeudi matin devant la cour d’appel. L’ancien édile est accusé de harcèlement sexuel et moral par la directrice des ressources humaines. Des faits qu’il nie malgré de nombreux SMS et emails l’incriminant.

Publié le 29/10/2020 à 16:03 - Mise à jour le 30/10/2020 à 15:12

L’ex premier adjoint au maire de Arue, Jacques Deane comparaissait ce jeudi matin devant la cour d’appel. L’ancien édile est accusé de harcèlement sexuel et moral par la directrice des ressources humaines. Des faits qu’il nie malgré de nombreux SMS et emails l’incriminant.

Des textos graveleux à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, mais aussi des propos et attitudes à connotation sexuelle, c’est ce qu’aurait enduré durant une année la directrice des ressources humaines de la mairie de Arue. Leur auteur : l’ex premier adjoint Jacques Deane, tombé amoureux de la jeune femme de 20 ans sa cadette.

Avant de lui vouer une haine féroce parce qu’elle aurait rejeté ses avances. Ce qui aurait valu à la jeune femme d’être alors harcelée sur le plan professionnel et victime d’une cabale menée par l’ancien élu avec le soutien de certains agents de la commune.

Au point que la DRH finisse en arrêt maladie prolongé et sous antidépresseurs. « J’ai l’impression d’avoir été brisée en mille morceaux », a-t-elle témoigné à la barre.

« On n’imagine pas à quel point le harcèlement est destructeur pour les personnes qui le subissent. Il y a une dévalorisation très très inquiétante de la personne, qui ne se sent pas glisser. (…) C’est un état de fatigue constante, de lassitude, de dépression… » explique Me Robin Quinquis, avocat de la plaignante.

Des accusations que Jacques Deane a balayé d’un revers de main. « Je voyais ça plutôt comme une amitié entre nous. Elle a attendu un an pour se plaindre. Je trouve ça un peu long« , s’est étonné l’ex élu.

Pour son avocat Me Smaïn Bennouar, le seul tort de son client est d’avoir eu un faible pour une subordonnée. Il conteste tout harcèlement : « le comportement qui est celui de quelqu’un qui est supérieur hiérarchique de déclarer sa flamme à quelqu’un qui est placé sous son autorité est un comportement qui n’est pas approprié. Dans cette situation on s’expose aux risques tout simplement (…)Pénalement il n’y a pas de reproche. Il y en aurait si on avait une insistance du même degré. On est loin de cette situation. »

Estimant que les faits étaient parfaitement constitués, l’avocat général a requis 12 mois de prison avec sursis ainsi que 2 ans d’inéligibilité contre l’ancien adjoint au maire qu’il a fustigé : « Monsieur Deane appartient à une autre époque où certains hommes considéraient que le pouvoir politique était le pouvoir absolu : droit de vie ou de mort sur une carrière, droit de cuissage et promotion canapé. »

La cour d’appel rendra sa décision le 12 novembre.

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