Gendarme, corbeau, escroc et maintenant gourou, les mille et une vies de Georges Pater

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Il défraie la chronique judiciaire polynésienne depuis près de 20 ans. Georges Pater a de nouveau maille à partir avec la justice. Cette fois, le quadragénaire est accusé de violences sur personnes vulnérables et d’abus de faiblesse pour avoir joué les gourous auprès de deux jeunes femmes qu’il aurait manipulées. Arrêté en début de semaine, aux côtés de deux autres personnes, il a été déféré, ce vendredi, au palais de justice de Papeete. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire.

Publié le 23/06/2023 à 13:27 - Mise à jour le 23/06/2023 à 15:53

Il défraie la chronique judiciaire polynésienne depuis près de 20 ans. Georges Pater a de nouveau maille à partir avec la justice. Cette fois, le quadragénaire est accusé de violences sur personnes vulnérables et d’abus de faiblesse pour avoir joué les gourous auprès de deux jeunes femmes qu’il aurait manipulées. Arrêté en début de semaine, aux côtés de deux autres personnes, il a été déféré, ce vendredi, au palais de justice de Papeete. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire.

Entre mars et juillet 2022, le parquet de Papeete a reçu des signalements pour abus de faiblesse au préjudice de deux jeunes femmes à Moorea, indique, dans un communiqué, le procureur de la République, Hervé Leroy. Les proches de celles-ci alertaient les autorités de « l’emprise mentale » instaurée par un homme à l’encontre des deux victimes.

Celui-ci se prétendait « guérisseur et agissait au sein d’une association Tahoe Te Aroha, dont il est le dirigeant ». Si le procureur ne cite pas le nom du principal mis en cause dans son communiqué, nos confrères de Tahiti Infos ont révélé, jeudi soir, qu’il s’agissait du fameux Georges Pater.

A l’occasion de « cours de méditation », il « provoquait chez les deux jeunes femmes (…) des faux souvenirs dans lesquels elles auraient été victimes, dans leur jeunesse, d’agressions sexuelles ou de viols commis par des proches ».

Mardi, les gendarmes ont procédé à son interpellation, ainsi qu’à celle de « deux femmes qui l’assistaient », à Haapiti sur l’île de Moorea. Les perquisitions ont permis la saisie « de nombreux documents attestant de reconnaissance de dettes, de dons, d’un manuel d’emprise mentale » et d’une somme de 7 millions de Fcfp. Selon le procureur, cette communauté « réunit les critères d’identification de dérive sectaire ». Les deux victimes auraient ainsi été isolées de leur entourage et ne disposaient pas « de leur pleine autonomie et de leur libre arbitre ».

« Violences physiques sur les membres de la secte »

« Les investigations ont également établi que l’une des femmes qui assistait le gourou exerçait des violences physiques sur les membres de la secte qui manifestaient la volonté de la quitter », poursuit Hervé Leroy avant de préciser que l’individu mis en cause, âgé de 40 ans, « est très défavorablement connu des services enquêteurs et a été condamné à 9 reprises dont 4 pour abus de confiance et escroquerie ».

Georges Pater est en effet un habitué du palais de justice. Brièvement gendarme dans sa jeunesse, avant d’être écarté de l’armée, il était le « corbeau de Moorea ». En 2012, il avait fait circuler des courriels accusant de pédophilie des habitants de de l’île avec qui il avait des comptes à régler. En 2006, il était également l’auteur d’une lettre retrouvée chez Gaston Flosse et signée « Vetea Cadousteau ». Des écrits relatifs à la disparition du journaliste Jean-Pascal Couraud (JPK) qui s’étaient révélés faux. Il avait aussi été condamné, en 2014, pour escroquerie après avoir convaincu ses victimes de lui remettre de fortes sommes d’argent.

Ce vendredi, l’ex-gendarme et ses deux assistantes ont été déférés au palais de justice de Papeete. Le parquet a demandé leur placement en détention provisoire pour la suite de l’enquête. Ils encourent une peine de 10 ans de prison et une amende de 90 millions de Fcfp.

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