Escroquerie : un an de prison pour l’ex-directeur d’une agence bancaire de Papara

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Au tribunal correctionnel, s'est tenu le procès de l’ex directeur de l’agence de Papara de la Banque de Tahiti. Il était jugé pour escroquerie et abus de confiance. Entre septembre 2011 et juin 2014, celui-ci avait souscrit des contrats de prêts pour 13 de ses proches. Or, la plupart d’entre eux l’ignorait. Et une partie des fonds a fini directement sur le compte du directeur qui, depuis, a été licencié.

Publié le 09/03/2021 à 16:25 - Mise à jour le 09/03/2021 à 16:29

Au tribunal correctionnel, s'est tenu le procès de l’ex directeur de l’agence de Papara de la Banque de Tahiti. Il était jugé pour escroquerie et abus de confiance. Entre septembre 2011 et juin 2014, celui-ci avait souscrit des contrats de prêts pour 13 de ses proches. Or, la plupart d’entre eux l’ignorait. Et une partie des fonds a fini directement sur le compte du directeur qui, depuis, a été licencié.

« Les escrocs ça ose tout et c’est à ça qu’on les reconnait ». C’est par cette maxime que la procureure a entamé ses réquisitions contre Williams E : L’ex-directeur de l’agence BT de Papara et actuel conseiller municipal de Teva I Uta.

Durant 3 ans, cet homme de 56 ans avait profité de sa fonction pour ouvrir des lignes de prêts au profit de nombreux proches : sa fille, son gendre, ses neveux, voire même son ex-femme. Au profit ? pas vraiment en réalité puisque la plupart d’entre eux ignoraient le contenu des contrats qu’ils signaient. Certains n’auraient même du jamais pouvoir prétendre à un prêt puisqu’ils ne disposaient pas de revenus, ou, pire, étaient interdit bancaire.

Et ils n’ont en réalité pas bénéficié des fonds. Au total, le préjudice se chiffre à 21 millions, dont 9 millions qui ont terminé sur le compte personnel du directeur ou de sa compagne.

Penaud à la barre, le quinquagénaire a peiné à s’expliquer. À demi-mot, il a indiqué avoir rencontré des problèmes d’argent en raison de son train de vie. Mais aussi car il devait rembourser des sommes à sa paroisse, après avoir semble—t-il pioché dans la caisse de celle-ci.

Une fuite en avant selon son avocat Me Philippe Neuffer, pour qui son client ne s’est pas enrichi frauduleusement : « Il a utilisé pour rembourser d’autres clients, pour renflouer certains comptes. Mon client n’a pas acheté de bateau, de demeure… Ça n’a pas été démontré. »

Reste que nombre de ses proches, dont la plupart ne se sont pas portés parties civiles,  sont aujourd’hui confrontés à des huissiers qui leur réclament le remboursement des prêts. Quant à la direction de la Banque de Tahiti, elle estime que son image a été sérieusement écornée.

« Les agissements du prévenu ont entaché la réputation et la crédibilité commerciale de la banque alors même qu’elle a des procédures internes de contrôle. Et c’est d’ailleurs ce qui est mis au jour : ces agissements », explique Me François Mestre, avocat de la Banque de Tahiti.

L’ex directeur de l’agence a finalement été condamné à 2 de prison dont une assortie du sursis ainsi qu’à une amende de 5 millions. Il devra également indemniser la banque de Tahiti et l’une de ses cousines, la seule à s’être portée partie civile. Quant à son mandat de conseiller municipal, il ne pourra le conserver puisque le tribunal lui a également infligé 5 années d’inéligibilité…

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