L’ancien président du Pays, aujourd’hui président de l’Assemblée de Polynésie française et maire de Bora Bora, Gaston Tong Sang, est définitivement condamné avec deux de ses ex-ministres pour « détournement de fonds publics » dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs des ministères de l’agriculture et des sports.
Pour rappel, les faits remontent à 2008. Le président Tong Sang, alors tout juste élu, ne dispose que d’une majorité fragile de 29 élus. Pour la conserver, il aurait confié le ministère de l’agriculture à Fernand Roomataaroa. Un portefeuille qui appartenait à Haamoetini Lagarde et qui aurait accepté de quitter le gouvernement à condition que ses 14 collaborateurs soient maintenus. Ces derniers avaient été embauchés au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports et au sein du ministère de l’Agriculture. Par cette opération, le nombre des membres de son cabinet avait doublé. En première instance, l’ex-président du Pays et actuel maire de Bora Bora a été condamné à un an de prison avec sursis et deux millions de Fcfp d’amende. Fernand Roomataaroa a lui écopé d’une peine de prison de huit mois et d’un million de Fcfp d’amende. Clarenntz Vernaudon, ancien ministre des Sports, s’était vu condamner à six mois de prison avec sursis et 500 000 Fcfp d’amende.
Condamnés en appel le 8 mars 2018, Gaston Tong Sang, Fernand Roomataaroa et Clarenntz Vernaudon s’étaient pourvus en cassation. Mais dans un arrêt rendu le 3 avril 2019, et passé inaperçu, la chambre correctionnelle de la Cour de cassation déclare leurs pourvois non admis : « la Cour de cassation constate qu’il n’existe, en l’espèce, aucun moyen de nature à permettre l’admission de pourvois ».
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Comme le précisent nos confrères de Tahiti-Infos, Gaston Tong Sang demeure toutefois éligible et « sera certainement candidat à sa propre succession lors des élections municipales des 15 et 22 mars 2020 ».