Crash d’Air Moorea : les familles témoignent de leur douleur

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La deuxième semaine du procès du crash d’Air Moorea vient de s’achever au palais de justice de Papeete. Les avocats de la partie civile ont livré leurs plaidoiries réaffirmant avec force que l’accident était dû au mauvais entretien de l’appareil. Les proches des victimes ont, eux, longuement témoigné à la barre de leurs souffrances.

Publié le 22/11/2019 à 16:40 - Mise à jour le 24/11/2019 à 10:43

La deuxième semaine du procès du crash d’Air Moorea vient de s’achever au palais de justice de Papeete. Les avocats de la partie civile ont livré leurs plaidoiries réaffirmant avec force que l’accident était dû au mauvais entretien de l’appareil. Les proches des victimes ont, eux, longuement témoigné à la barre de leurs souffrances.

Leanne Evans est arrivée ce matin d’Australie. Elle a perdu son oncle et sa tante Rodney et Wendy Page, ce 9 août 2007. Un couple qui l’a élevée comme sa propre fille. Absente du procès en première instance, elle tenait à être présente devant la cour d’appel, bien que la démarche soit douloureuse : « Nous voulons que justice soit rendue pour notre famille. Avec un peu de chance, elle parviendra à faire son deuil ».

Avant elle, de nombreux proches des victimes sont venus témoigner à la barre de leur douleur. Mais aussi de leur colère à l’égard de la compagnie et de ses dirigeants qui refusent à leurs yeux de faire face à leurs responsabilités. Tel Georges Liao dont la sœur se trouvait à bord du Twin Otter. Une perte brutale qui l’a brisé. « Je me posais beaucoup de questions, je me demandais : ‘pourquoi ma sœur ? Pourquoi ci ? Pourquoi ça… ? Je me suis plongé dans l’alcool et j’ai laissé ma famille de côté pour essayer de comprendre pourquoi ma sœur était partie. (…) Aujourd’hui, j’ai appris que l’ignorance, la négligence et la cupidité de certaines personnes peuvent détruire beaucoup de familles » confie-t-il.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Dans leurs plaidoiries, les avocats des parties civiles ont unanimement salué la force et le courage de ces familles marquées au fer rouge depuis douze ans. Ils ont également fustigé la partie adverse qui n’a cessé, tout au long des débats, de mettre en doute la rupture du câble à cabrer en plein vol comme cause de l’accident. « On a quand même des éléments objectifs, et on a un avion qui part en piquet. Donc un avion qui rencontre une difficulté, une problématique. Et nous avons un pilote dont on sait qu’il est parfaitement conscient jusqu’à la dernière seconde. C’est-à-dire que jusqu’à la dernière seconde, il essaie de sauver la vie de ses passagers. Alors comment on nous explique que cet avion part en piquet ? Si ce n’est effectivement par la rupture du câble de commandes, en vol. Il n’y a pas d’autre explication, et on nous en propose aucune » explique Me Thierry Jacquet, avocat de familles de victimes.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

L’audience se poursuivra lundi 25 novembre avec les réquisitions de l’avocat général, suivies des plaidoiries des avocats d’Air Moorea et de ses cadres. Le procès devrait s’achever en milieu de semaine.

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