Crash d’Air Moorea : le procès en appel débute ce mardi

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Le procès en appel du crash d’Air Moorea s’ouvre ce mardi au palais de justice. Les familles des 20 victimes s’apprêtent à revivre trois semaines d’intenses débats. La défense de la compagnie et de ses cadres, condamnés en première instance pour homicides involontaires, veut faire citer de nouveaux témoins, pour tenter de démontrer que la rupture du câble de gouverne à cabrer du Twin Otter, n’est pas la cause de l’accident.

Publié le 11/11/2019 à 21:42 - Mise à jour le 12/11/2019 à 17:15

Le procès en appel du crash d’Air Moorea s’ouvre ce mardi au palais de justice. Les familles des 20 victimes s’apprêtent à revivre trois semaines d’intenses débats. La défense de la compagnie et de ses cadres, condamnés en première instance pour homicides involontaires, veut faire citer de nouveaux témoins, pour tenter de démontrer que la rupture du câble de gouverne à cabrer du Twin Otter, n’est pas la cause de l’accident.

10 mois après la condamnation de la compagnie Air Moorea et de six de ses cadres, dont certains ont écopé de peines de prison ferme pour homicides involontaires, le dossier du crash du Twin Otter revient devant la cour d’appel.

En janvier dernier, le tribunal correctionnel avait conclu que la « cause directe et certaine » de l’accident, qui avait coûté la vie à 20 personnes, le 9 août 2007, était « la rupture du câble à cabrer de la commande de profondeur » de l’avion, en raison de négligences et de manquements dans l’entretien de l’appareil.

Ces conclusions sont aujourd’hui une vérité intangible pour les proches des victimes, comme pour leurs avocats. Ils n’attendent donc pas grand-chose d’un second procès. Pour Christophe Moreau, trésorier de l’association 9-8-7, la justice a fait correctement son travail en entendant l’ensemble des experts et en attestant que la rupture du câble de gouverne était la cause de l’accident: « je ne vois pas comment les différents prévenus pourraient attendre des décisions qui soient différentes des décisions de la première instance… c’est une épreuve supplémentaire pour les familles, j’espère qu’ils en sont conscients. »

Me Thierry Jacquet, avocat de certaines familles de victimes, dit comprendre que les prévenus fassent appel pour que la cour d’appel réexamine leurs dossiers. Mais il rappelle que « pour les victimes c’est extrêmement pénible, ça les oblige à revivre encore une fois les circonstances particulièrement dramatiques de cet accident ».

Du côté de la défense, de nouveaux avocats ont été appelés en renfort. Ils seront plus d’une vingtaine au total. Et ils feront citer de nouveaux témoins, spécialistes en aéronautique. Des techniciens de très haut niveau dont il sera difficile de contester la parole selon Me François Quinquis. L’objectif : « démontrer que la cause de l’accident ne peut pas être la rupture du câble en vol et que par voie de conséquences, puisque ce n’est pas la rupture, ça ne peut pas être une erreur de maintenance, de sorte qu’on ne peut rien reprocher à Air Moorea. »

Pour Me Quinquis, « ce n’est pas parce que c’est extrêmement difficile à vivre pour les familles que l’on doit pour autant inventer ou en tout cas ériger en parole certaine ce qui n’est qu’hypothèse. »

Comme en première instance, le procès a été labellisé « sensible » par le ministère de la Justice. Le déplacement et l’hébergement des proches des victimes résidant en métropole a donc été totalement pris en charge par l’Etat. Le procès, prévu sur trois semaines, devrait s’achever à la fin du mois. 

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