Crash d’Air Moorea : jusqu’à 3 ans de prison ferme requis contre les dirigeants de la compagnie

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Le procès du crash d’Air Moorea touche presque à sa fin à la cour d’appel. Ce lundi matin, l’avocate générale a livré son réquisitoire : la magistrate a demandé la condamnation de l’ensemble des prévenus et sollicité des peines comprises entre 2 et 3 ans de prison ferme contre les dirigeants de la compagnie domestique.

Publié le 25/11/2019 à 15:54 - Mise à jour le 26/11/2019 à 15:30

Le procès du crash d’Air Moorea touche presque à sa fin à la cour d’appel. Ce lundi matin, l’avocate générale a livré son réquisitoire : la magistrate a demandé la condamnation de l’ensemble des prévenus et sollicité des peines comprises entre 2 et 3 ans de prison ferme contre les dirigeants de la compagnie domestique.

Dans un réquisitoire de plus de deux heures, l’avocate générale a étrillé les cadres d’Air Moorea et ceux en poste à l’Aviation civile à l’époque du crash. Tous « responsables pénalement » d’homicides involontaires pour la mort du pilote et de ses 19 passagers, le 9 août 2007.

Car pour le ministère public, il ne fait aucun doute que de nombreuses fautes dans l’entretien et le suivi du Twin Otter ont conduit à la rupture du câble à cabrer peu après le décollage, provoquant sa chute dans l’océan.

« Maintenance faite à la va-vite avec les moyens du bord », « atelier sale », « matériaux rouillé voire cassé », « absence de traçabilité des pièces », l’avocate générale a égrené la longue liste des manquements constatés.

« Tous tiennent un rôle déterminant dans ce drame qu’ils auraient pu éviter s’ils avaient fait leur travail », a tonné la magistrate au sujet des prévenus. « A dommage ultime, 20 morts, sanction ultime », a-t-elle encore lancé en demandant contre les principaux cadres de la compagnie et ceux de la direction de l’aviation civile de l’époque, des peines de 2 à 3 ans de prison ferme.  Mais aussi des interdictions à vie d’exercer dans la sécurité aérienne.

Des réquisitions conformes à celles qu’attendaient les proches des disparus. « Je trouve que son exposé était extrêmement clair, a détaillé toutes les fautes graves dans la maintenance depuis des années, dans le fonctionnement de l’entreprise et surtout dans ce que ça a eu comme conséquences », a réagi Nikolaz Fourreau, président de l’association 9-8-7.

Christophe Moreau/ Trésorier de l’association 9-8-7  se dit « satisfait aujourd’hui de voir que la justice voit clair à priori dans les manoeuvres des différents prévenus et de Air moorea dans cette histoire ».

Mais pour les familles, au final, l’issue du procès importe peu : « Ça ne réparera jamais ce qui a pu arriver. Quoi qu’il y ai comme peine, ça ne remplacera pas les 20 disparus », souligne. Nikolaz Fourreau

Les nombreux avocats de la défense ont entamé leurs plaidoiries en fin de matinée. Le procès pourrait s’achever dès demain.

Me Thierry jacquet et Me Etienne Rosenthal, avocats des parties civiles seront nos invités du journal ce soir. Nous recevrons Me François Quinquis, avocat d’Air Moorea mardi en plateau.

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