« Il n’y a aucun respect » : Oscar Temaru s’exprime après sa garde à vue

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Le maire de Faa'a et son premier adjoint, Robert Maker, ont été placés mardi après-midi en garde à vue pendant plusieurs heures, dans le cadre de l'affaire des frais de défense du tavana, annoncent nos confrères de Tahiti Infos. Un acharnement judiciaire pour le leader indépendantiste qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée jeudi.

Publié le 25/05/2022 à 17:14 - Mise à jour le 27/05/2022 à 10:34

Le maire de Faa'a et son premier adjoint, Robert Maker, ont été placés mardi après-midi en garde à vue pendant plusieurs heures, dans le cadre de l'affaire des frais de défense du tavana, annoncent nos confrères de Tahiti Infos. Un acharnement judiciaire pour le leader indépendantiste qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée jeudi.

C’est la deuxième fois qu’ils sont entendus dans ce dossier : Oscar Temaru et Robert Maker ont passé mardi 24 mai un peu plus de six heures à la section de recherche de la gendarmerie de Papeete, révèle Tahiti Infos. Une garde à vue qui a duré jusqu’à 23 heures 15. Ce que dénonce le tavana dans un communiqué de presse envoyé le jeudi 26 mai : « Plutôt que de répondre à nos arguments techniques, la vice-procureure a décidé de placer abusivement Oscar Temaru en garde à vue (…) Cette mesure de contrainte marque la volonté de l’État français d’humilier, de déstabiliser, et de salir le leader indépendantiste du Tavini Huiraatira aux premiers de la compagne électorale des législatives ».

« Il n’y a aucun respect pour les élus que nous sommes et notre personnalité, notre notoriété »

Oscar Temaru

« Il n’y a aucun respect pour les élus que nous sommes et notre personnalité, notre notoriété. (…) Il y a intention de nuire à la campagne électorale » a déploré aujourd’hui Oscar Temaru. Et d’ajouter : « On veut être jugé au nom du peuple ma’ohi, c’est ça la vraie justice ».


Pour rappel, en 2019, sur proposition du premier adjoint au maire Robert Maker, le tavana a bénéficié de la protection fonctionnelle de 11 millions de Fcfp puis d’une deuxième, de presque du même montant, pour couvrir les frais du procès en appel. Le parquet de Papeete ayant été dessaisi de l’affaire, c’est la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris qui pilote désormais l’enquête préliminaire « pour détournement de fonds publics » depuis le début de l’année 2022. Une enquête qualifiée de « parasite » : « Cette enquête mérite plus que jamais le qualificatif de ‘parasite » employé par la Cour d’appel de Papeete en mars dernier, lorsqu’elle a renvoyé le dossier Radio Tefana en constatant qu’elle privait Oscar Temaru du droit à un ‘jugement équitable' ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Téléviison)

Lors de sa conférence de presse, organisée en présence de maître Thibaud Millet, l’avocat d’Oscar Temaru précise : « On reproche à Oscar Temaru d’avoir bénéficié de la prise en charge des frais de défense dans le dossier Radio Tefana. La procureure de la République considère que ce qui est reproché à Oscar Temaru dans ce dossier est une prise illégale d’intérêt qui ne permettrait pas la prise en charge des frais de défense. Nous contestons cette analyse, et avons consulté, je pense, le meilleur spécialiste de la question à Paris, Me Bernard Cazin, qui est venu confirmer dans une note du 7 mai 2022, qu’effectivement, la commune de Faa’a, non seulement pouvait prendre en charge les frais de défense d’Oscar Temaru, mais surtout, en avait l’obligation légale. Donc pour lui, non seulement il n’y pas d’infraction pénale, mais il y avait même une obligation de payer les frais de défense d’Oscar Temaru. Tout simplement parce que quand il a pris la décision d’exécuter une décision du conseil municipal qui consistait à financer chaque année Radio Tefana, à verser une subvention. Eh bien, cela relevait de ses fonctions. Donc puisque c’est ça qu’on lui reproche et qu’il l’a fait en tant que maire, il a le droit ensuite, s’il est poursuivi pour ces faits-là, à la prise en charge de ses frais de défense ».

La défense du maire de Faa’a compte écrire directement au ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, pour dénoncer ce qu’elle considère comme une volonté de nuire au parti indépendantiste. De son côté, la JIRS de Paris pourrait décider d’une convocation au tribunal ou bien d’un classement sans suite.

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