Pour ce deuxième procès, Mercedes Dubaquier est apparue moins combative que lors de son précédent procès devant le tribunal correctionnel. Souvent en sanglots, l’ex cheffe d’entreprises est revenue sur les raisons qui l’ont conduite à sa risquer au trafic d’ice.
En difficulté après avoir été selon elle spoliée par Dominique Auroy suite à son entrée dans le capital du quotidien La Dépêche, elle souhaitait se refaire une santé financière et sauver ses sociétés : « J’avais convaincu des membres de ma famille de mettre de l’argent. Ils m’appelaient 20 fois par semaine pour me mettre la pression. J’ai trouvé cette solution en bout de course et ce n’était pas celle qu’il fallait » a-t-elle dit.
Mercedes Dubaquier a également assuré ne pas avoir importé la drogue elle-même en Polynésie. Mais elle a refusé de livrer le nom de son fournisseur par crainte de représailles et faute de protection. « On a des dossiers avec des armes, on a des dossiers avec des menaces de mort et je pense qu’on va aboutir malheureusement à de la violence encore plus grave dans l’avenir, et je pense que madame Dubaquier tout simplement, ne veut pas exposer ni elle, ni sa famille à ce genre de violences sans avoir la moindre garantie de protection », estime Me Thibaud Millet.
En première instance, l’ex cheffe d’entreprises avait été condamnée à 9 ans de prison ferme. Mais aussi à une amende solidaire de 300 millions de Fcfp et à la confiscation des biens du couple dont deux maisons. Une sanction trop sévère pour son avocat : « un jugement brutal, aveugle, qui frappe sans discernement dans un dossier où il n’y a pas lieu de le faire et où il n’y a pas lieu de le faire, et où il n’y a aucune violence. Pas de problème de prostitution ou autre qu’on peut rencontrer dans d’autres dossiers et qui montent pourtant en haut de l’échelle des peines, qui déclenche tout l’arsenal répressif pour une première condamnation. Et on attend simplement une justice qui soit plus juste, plus modérée, cohérente. »
L’avocat général a, lui, demandé la confirmation de l’ensemble des peines prononcées par le tribunal correctionnel.
Dernière à prendre la parole, Mercedes Dubaquier a lancé à la Cour : « j’ai bien pris conscience de ce que j’ai fait et je ne compte pas le refaire. J’ai des projets. Dès ma sortie je compte aider des associations ».
La décision sera rendue le 12 décembre.