Affaire de la citerne de Erima : Gaston Flosse définitivement condamné

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La Cour de cassation a rejeté ce mercredi le pourvoi de Gaston Flosse, le président du parti Amuitahiraa o te Nuna'a Maohi, rendant définitive sa condamnation pour abus de confiance et détournement de bien public.

Publié le 12/01/2022 à 9:01 - Mise à jour le 12/01/2022 à 16:09

La Cour de cassation a rejeté ce mercredi le pourvoi de Gaston Flosse, le président du parti Amuitahiraa o te Nuna'a Maohi, rendant définitive sa condamnation pour abus de confiance et détournement de bien public.


Pour rappel, Gaston Flosse avait été condamné le 10 décembre 2020, par la cour d’appel de Papeete, à deux ans de prison avec sursis, 10 millions de Fcfp d’amende, ainsi qu’à 5 années d’inéligibilité. Il a dénoncé ce mercredi « des combines, des magouilles pour [l’]éliminer de la politique ». Ancien maire de la commune de Pirae, Flosse était accusé d’avoir fait supporter durant près de 20 ans aux administrés de sa commune les frais d’alimentation en eau de son domicile, situé à Arue.

« Cette affaire est une chasse à l’homme. C’est la chasse contre Gaston Flosse uniquement. (…) J’ai payé ma taxe sur l’eau pendant tout le temps que j’étais à Erima », a-t-il martelé.

« Je trouve particulièrement personnellement choquant qu’on vienne, plus de 30 ans après, venir reprocher et condamner sévèrement l’ancien président du pays, pour des faits de poses de tuyaux d’eau sur sa propriété. (…) Cela est tout à fait inadmissible. (…) Je n’arrive pas personnellement à comprendre le mécanisme intellectuel qui a permis de garder Gaston Flosse dans les filets de la répression » a indiqué maître François Quinquis, l’avocat de Gaston Flosse.

Le pourvoi en cassation du président du pays, Edouard Fritch, prévenu dans le même dossier pour détournement de bien public, a également été rejeté. Édouard Fritch figurait lui aussi sur le banc des prévenus pour ne pas être intervenu lorsqu’il avait pris les rênes de la commune. Il a été condamné par la cour d’appel à une amende de 5 millions de Fcfp. « Ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’Edouard Fritch, qui est impliqué également dans cette affaire, et qui est complice puisqu’il a été maire de Pirae pendant toute cette période-là, a juste une amende. Pourquoi lui aussi n’est pas rendu inéligible ? Est-ce qu’il y a une justice dans ce pays ? », a déclaré Gaston Flosse.

« L’État français a signé ma mort dans la vie politique »

Ami de Jacques Chirac, cofondateur du RPR, le Vieux Lion a été le chantre de l’autonomie pendant 40 ans. Ces dernières années, il a souhaité que le territoire accède à la souveraineté. Selon lui, c’est pour cette raison que la France cherche à l’écarter du paysage politique. « Je suis en deuil puisque l’État français a signé ma mort dans la vie politique parce que l’inéligibilité correspond à cela. (…) Tout ça, c’est vraiment de la magouille, et nous ne pouvons pas tolérer ça. Je pense que le seul remède à ça, c’est vraiment la souveraineté de notre pays« , a-t-il avancé.


À 90 ans, Flosse veut rester président de son parti Amuitahiraa o te Nuna’a Maohi, et trouver son remplaçant pour les élections législatives, auxquelles il comptait se présenter. « Je repartirai encore plus fort », a-t-il assuré.

Le congrès de son parti, d’inspiration gaulliste, aura lieu le 29 janvier à Arue, notamment pour déterminer les candidatures aux législatives et choisir le candidat qu’il soutiendra à la présidentielle. Pour rappel, en 2017, Gaston Flosse avait soutenu Marine Le Pen.

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