À Bora Bora, 50 familles privées d’eau douce suite aux travaux d’un milliardaire américain sur son motu

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À Bora Bora, plusieurs familles sont privées d'eau douce depuis 3 mois. En cause : les travaux de réalisation d'une lagune à proximité par la SCI Bora Yes, propriété d'un milliardaire américain. Le chantier aurait endommagé la lentille d'eau douce qui alimente les habitations.

Publié le 07/12/2021 à 15:01 - Mise à jour le 07/12/2021 à 16:22

À Bora Bora, plusieurs familles sont privées d'eau douce depuis 3 mois. En cause : les travaux de réalisation d'une lagune à proximité par la SCI Bora Yes, propriété d'un milliardaire américain. Le chantier aurait endommagé la lentille d'eau douce qui alimente les habitations.

Sur l’un des motu de Bora Bora, des familles sont dépourvues d’eau depuis plusieurs mois déjà. Le responsable selon elles : un milliardaire propriétaire d’une partie du motu qui réalise des travaux d’aménagement d’une lagune. Un « caprice » qui a du mal à passer pour les familles car le chantier aurait endommagé la lentille d’eau douce qui alimente leurs habitations, rendant l’eau salée et impropre à la consommation.

Pour Me Thibault Millet, l’un des avocats des familles, le constat est révoltant : « on voit que c’est simplement un caprice de milliardaire parce qu’il ne se satisfait pas du lagon de Bora Bora qui est magnifique. Il veut en plus une petite lagune qui rentre dans son motu. On a vraiment une sensation de dégoût. On parle d’une lentille d’eau qui aurait pu durer probablement des centaines d’années encore. On parle de millions de m3 d’eau douce qui viennent d’être définitivement gâchés ».

Un sentiment de travail bâclé que partage Me Edouard Varrod, l’autre avocat engagé par les familles : « avant même de commencer des travaux, normalement, on est censé faire une étude sur l’impact que vont avoir les travaux sur l’environnement et notamment sur la lentille d’eau douce. Bien évidemment, ça n’a pas été fait dans ce cas-là ».

Mais face à un milliardaire aux moyens conséquents, difficile pour la petite population du motu aux moyens restreints d’entamer des actions judiciaires. Les familles envisagent de récolter des fonds en passant par la création d’une association. « On va d’abord commencer par se poser la question d’une expertise judiciaire pour déterminer clairement les causes et le fonctionnement de cette salinisation de l’eau et comment on pourrait améliorer les choses à l’avenir, et envisager aussi surtout l’urgence : aujourd’hui, on se retrouve avec une population du motu qui n’a plus d’eau douce », détaille Me Millet. « Il y a une situation pour cette population qui est nombreuse et pour laquelle il va falloir envisager par exemple la mise en place de cuves de récupération d’eau de pluie pour faire face à l’urgence dans les mois qui vont venir en attendant la résolution du problème ».

Pour autant, les familles sont confiantes. L’annulation du permis de construire de la villa de luxe Aquamaris pourrait jouer en leur faveur dans cette affaire…

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