4 ans de prison dont 2 avec sursis pour le braqueur de la Banque de Polynésie

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Après une année passée en prison, l'homme est désormais sevré des drogues et a retrouvé du travail. Un emploi qui lui permettra de rembourser ce qu'il doit à la banque et de dédommager la victime, traumatisée par le braquage.

Publié le 08/11/2021 à 16:27 - Mise à jour le 08/11/2021 à 16:28

Après une année passée en prison, l'homme est désormais sevré des drogues et a retrouvé du travail. Un emploi qui lui permettra de rembourser ce qu'il doit à la banque et de dédommager la victime, traumatisée par le braquage.

Le 25 mars dernier, en début d’après-midi, un homme en possession d’une une arme de catégorie D s’était présenté dans une agence de la Banque de Polynésie à Punaauia. Déclarant qu’il souhaitait faire un retrait, il avait ouvert son sac à dos et montré la crosse de son pistolet à la directrice adjointe de l’agence.

Âgé de 45 ans et père de trois enfants, l’homme, un consommateur d’ice, a déclaré qu’il était sous l’emprise de stupéfiants lorsqu’il a décidé de passer à l’acte. Il a dit avoir eu peur de perdre son travail à cause du confinement et de ne plus pouvoir donner à manger à ses enfants. « À l’époque des faits, il y a eu plusieurs circonstances notamment sa consommation de stupéfiants notamment de l’ice. Il y a eu ce confinement, cette crise sanitaire qui l’a déstabilisé complètement », a expliqué son avocate

Le prévenu a expliqué qu’il voulait au départ braquer un magasin pour avoir un peu d’argent ou de la nourriture. Mais lorsqu’il s’est rendu jusqu’au magasin qu’il voulait braquer et qu’il s’est rendu compte qu’il n’y avait aucun client à la banque d’en face, l’homme a changé de cible.

L’homme avait récupéré le pistolet, rouillé, dans une voiture à la casse. Il s’était habillé d’un pull à manches longues pour éviter qu’on reconnaisse ses tatouages et d’un masque de soudure.

Alors qu’il pensait dérober juste de quoi acheter à manger à sa famille, il avait finalement quitté l’agence sur son vélo, emportant 2.1 millions de Fcfp… Son premier achat a été de l’Ice. Puis, il est allé chercher à manger.

Les enquêteurs avaient rapidement identifié et interpelé l’individu qui a restitué 1,4 million après son interpellation.

Le braqueur a passé un peu plus d’un an à Nuutania, ce qui l’a aidé à se sevrer de la drogue. « Il y avait les dettes, il y avait le souci par rapport à sa famille alors qu’aujourd’hui le fait d’avoir eu cette détention provisoire où il a engagé des soins, il s’est complètement sevré de toutes ses addictions par rapport à la drogue, il a retrouvé une situation professionnelle, le soutien de sa famille. Donc aujourd’hui ce n’est plus du tout le même homme. »

Le braqueur a demandé pardon à la victime qui n’était pas présente au procès. Une victime profondément traumatisée par le braquage : « Le voleur n’a pas été particulièrement violent dans la commission d’infraction. Toutefois les faits de violence en eux mêmes, le seul fait de montrer une arme déjà, effectivement ça a entraîné sur l’employée des conséquences très graves (…) Même si le préjudice moral par définition est définitivement calculable, on met du temps à se réparer. Ce ne sont pas des blessures comme des fractures, des choses comme ça. Les blessures de l’âme mettent du temps à se réparer mais pour les victimes c’est toujours important d’entendre qu’il y a eu une condamnation, qu’elles ont été victimes et qu’elles ont droit à la réparation d’un préjudice« , estime Me Loris Peytavit, avocat de la victime.

Le procureur de la République a requis 5 ans de prison avec mandat de dépôt et obligation de soin, de travail et d’indemniser les victimes.

La cour l’a condamné à 4 ans de prison dont 2 avec sursis.

Ayant déjà effectué 1 an de détention provisoire, il n’a pas été placé en détention mais devra travailler pour payer les dommages et intérêts. Il a été condamné à payer 500 000 Fcfp de dommage et intérêts à la victime et rembourser les 650 500 Fcfp qu’il a utilisé.

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