Les dirigeants d’Air Moorea, mais aussi de l’aviation civile ont été soumis à un feu nourri de questions au troisième jour du procès. Notamment sur la manière dont était géré l’atelier de la compagnie. Le président Michel Bonifassi a égrené les témoignages d’ex-pilotes et mécanos, la plupart très critiques.
Certains dépeignent une mauvaise ambiance, une entreprise fonctionnant « à l’économie », mais aussi un « laxisme » dans la maintenance des aéronefs. « Un accident était fort probable et tous les pilotes pensaient que le fonctionnement de la compagnie tendait vers cette issue« , avait témoigné l’un d’eux.
Des critiques balayées d’un revers de manche par les prévenus comme par leurs avocats. Pour Me François Quinquis, avocat d’Air Moorea et de son ancien directeur général,« il n’y a aucun lien de causalité entre ce prétendu état de l’atelier qui est très relatif, puisque les organismes de contrôle ne disent rien à cet égard. »
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« Moi ce que j’ai retenu c’est rigoureusement l’inverse, réagi Me François Quinquis. Ce que j’ai retenu c’est que vous aviez une autorité de contrôle qui n’a rien trouvé à redire, une autorité d’État qui ne trouve rien à redire non plus et que vous aviez au contraire un rapport d’expertise judiciaire qui vient vous dire, et j’en ai donné lecture, que l’organisation d’Air Moorea était remarquable ».
À l’audience, Freddy Chanseau, ancien directeur général d’Air Moorea, a déclaré : « Aujourd’hui, mon intime conviction est que la cause du crash n’est pas la rupture du câble à cabrer »
> « Compassion et sympathie »
Mardi, Me Mestre, avocat de Stéphane Loisel, le contrôleur de production et contrôleur qualité de la compagnie, soulignait par ailleurs la « charge émotionnelle des prévenus » : « Il ne faut pas perdre de vue également que pour les prévenus il y a une charge émotionnelle réelle et très forte et qu’ils n’ont pas vécu ces 11 années comme si de rien n’était. Tout au contraire, pour chacun d’eux il y a même eu des conséquences personnelles, professionnelles, etc. »