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Reste que le tribunal a écarté tout manquement ou malaise du pilote comme cause de l’accident. Il a considéré que le crash était uniquement dû à la rupture du câble à cabrer du twin otter. La résultante d’une « multiplicité de fautes » et d’une « politique de rentabilité au détriment de la sécurité », pour reprendre les mots des magistrats. « Il a été mis en exergue des disfonctionnemments majeurs et graves de la compagnie aérienne et de ses dirigeants. Tout cela est extrêmement important. »
Sans surprise, les avocats d’Air Moorea et de ses cadres ont immédiatement fait appel. Car eux estiment que les différentes expertises présentées au procès ne permettent pas de conclure avec certitude à la rupture du câble comme cause de l’accident. Mais ils entendent en plus demander le dépaysement du dossier. Ils considèrent que l’émotion suscité par le crash pèse encore aujour’dhui sur la sérénité des débats. « J’estime qu’il y a des situations où la proximité des prévenus, des parts des victimes, et des magistrats, n’est pas saine. Obligatoirement il y a des passions qui se manifestent au travers ne serait ce que de la présence des croix au palais tout à l’heure. Et cette passion porte atteinte à la sérénité des débats », estime Me Quinquis avocat d’Air Moorea et de l’ancien directeur général Freddy Chanseau.
Un procès en appel était envisagé au mois de juin au palais de justice de Papeete. Mais les autorités judiciaires locales attendront désormais que la cour de cassation se prononce sur la demande de dépaysement. Le parquet général envisage lui aussi de faire appel : à l’encontre Guy Yeung, l’ex-directeur du service d’État de l’aviation civile et seul prévenu à avoir obtenu la relaxe.