Les deux hommes sont suspectés d’avoir été les cerveaux d’un important réseau ayant œuvré en 2016 et 2017. L’un s’occupait de trouver la drogue aux États-Unis, et de la transporter, l’autre de l’écouler au fenua grâce aux divers dealers qui travaillaient pour lui. Sans compter quelques mules et financiers, dont l’ex-huissier de justice Patrick Rey et son épouse, eux aussi poursuivis.
> Entre 6 et 8 kilos de méthamphétamine introduits sur le territoire
La justice estime qu’en un peu plus d’un an, le réseau aurait introduit entre 6 et 8 kilos de méthamphétamine sur le territoire.
Ce qui lui permettait de mener grand train. Moerani Marlier, qui se déplaçait armé d’un revolver chargé, disposait de deux villas et d’un vaste parc automobile, dont des 4×4 de luxe. Et il fournissait à ses revendeurs de puissants scooters.
Mais s’il reconnait une grande partie des faits, l’intéressé refuse d’endosser l’habit d’organisateur du réseau. « Dire que c’est le boss est un peu court. C’est très confortable et c’est un peu court. (…) Ce qu’il ne veut pas c’est écoper d’une peine qu’il ne mérite pas forcément. Ce qu’il veut c’est une justice, une certaine justesse dans la décision », explique Me Smain Bennouar
> Des peines qui approchent souvent le maximum
Mais en matière de trafic international d’ice, la justice se montre ferme. Les peines prononcées, pour les têtes de réseau, s’approchent souvent du maximum encouru : dix ans de prison, voire 20 en cas de récidive. Ce qui limite la marge de manœuvre des avocats : « La défense que l’on doit apporter c’est de plaider tout simplement de la cohérence, de la logique, et de l’efficacité dans la décision. Ce n’est pas en sanctionnant avec des peines d’une sévérité qui approche les extrémités donc le maximum de la peine encourue pour des personnes qui le plus souvent sont primodélinquantes, c’est-à-dire qui n’ont jamais été condamnées par le passé, qu’on va arrêter un fléau sanitaire. »
Grand absent de ce procès : Yannick Mai. L’homme est toujours dans l’attente de son jugement aux États-Unis. A Tahiti, l’audience se poursuit demain, sans lui.
Selon La Dépêche de Tahiti, le 14 août, la justice a procédé à coup de filet à plusieurs endroits de Tahiti. Des armes à feu et plus de 50 millions de Fcfp en argent liquide avaient été saisis. 13 personnes ont été interpellées.
Neuf personnes ont été mises en examen et cinq ont été placées en détention provisoire. Parmi elles, des personnes déjà impliquées dans d’autres affaires d’ice.