Les faits se sont déroulés, il y a quelques semaines. Ce soir-là, la police intervient pour disperser un attroupement de personnes consommant de l’alcool sur la voie publique. Un individu est alors interpellé et conduit au CHPF pour un dépistage. En état d’ivresse manifeste, l’homme se montre agressif et cherche à en découdre.
Après une trentaine de minutes de tensions, un policier perd son sang-froid : il fait une balayette, traîne au sol, puis assène une gifle à l’homme. Le tout étant enregistré par une caméra de surveillance. La direction de l’hôpital a immédiatement fait un signalement au procureur de la république et une enquête a été ouverte.
Jugé ce vendredi, le policier mis en cause a été condamné à 8 mois de prison avec sursis et un an d’interdiction d’exercer.
« Le jugement a été quand même assez sévère par rapport au fait qu’il lui était reproché, estime son conseil, Me Teremoana Hellec. On considère que c’est assez violent parce que c’est au final un petit épisode qui s’explique par des circonstances très particulières. Vous aviez une personne qui avait été interpellée, qui était extrêmement énervée, qui voulait absolument en découdre avec mon client et son collègue, qui a essayé de les frapper et n’a pas arrêté de les insulter. Et vous avez un policier qui, en 10 ans de service, n’avait jamais eu aucun problème. Ce jour-là, il a craqué tout simplement » .
Pour l’avocat, « on ne prend pas assez en compte les difficultés d’exercice du métier de policier » . « C’est un métier qui est compliqué. Vous devez gérer des situations qui sont très stressantes », indiquant son intention de faire appel de la décision.
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Alerté, le Haut-Commissaire de la République a suspendu avec effet immédiat le policier impliqué, « dans l’attente des résultats de l’enquête interne ouverte par la Direction Territoriale de la Police Nationale ». Le policier fautif risque notamment une sanction interne de radiation, la sanction la plus lourde. « Il est important d’envisager l’hypothèse d’une sanction et dans l’affirmative, la nature même de la sanction », tempère Me Hellec. « Les policiers sont soumis à de grosses pressions au cadre de leur travail. C’est une réalité. Ce n’est pas facile de résister. Les policiers, c’est ceux qu’on voit patrouiller dans la ville, qui doivent souvent arrêter des bagarres inopinées, qui font face à des insultes » poursuit-il.
Si une radiation devait être prononcée, elle relèverait de l’État et du ministère de l’Intérieur, après avis du conseil de discipline. Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de la République a vivement condamné « toute forme de violence », soulignant que « la réaction de l’État à de tels comportements doit être ferme », au nom de la « confiance dans nos forces de sécurité. »