La maison des époux, un appartement leur appartenant, ainsi que trois de leurs véhicules ont également été saisis par la justice.
Dans la matinée, ce jeudi, les avocats des Dubaquier avaient livré leurs plaidoiries, appelant les magistrats à prononcer une peine « à la juste mesure », « pour que cette condamnation ne soit pas une mise au banc définitive de la société ».
Le bâtonnier Me Dominique Antz, avocat de Mercedes Dubaquier, s’est longuement attardé sur les raisons qui, selon lui, ont fait que sa cliente s’est lancée dans ce trafic qui a généré plus de 200 millions de francs de revenus.
A l’origine : la bataille que la cheffe d’entreprises se livrait avec Dominique Auroy pour tenter de prendre le contrôle du quotidien La Dépêche et de ses satellites. Une âpre bataille, toujours en cours, qui risquait de la ruiner.
Me Antz a martelé que sa cliente n’avait pas agi « par appât du gain » mais uniquement pour alimenter les comptes de ses sociétés dont l’activité végétait. Avec, en toile de fond, la crainte que le patrimoine de sa famille finisse par être saisi.
« Elle n’allait pas s’en sortir si elle ne mettait pas en place une activité extrêmement lucrative. Elle voulait donner l’illusion que ses sociétés marchaient très bien ».
« Je puis vous assurer que ‘M’ existe »
Me Antz est également revenu sur le fameux « Monsieur M ». Celui dont sa cliente refuse de donner le nom par crainte de représailles et qui serait, selon elle, le réel commanditaire du trafic: « Je puis vous assurer que « M » existe (…) Je suis sûr que Mercedes ne va pas chercher la drogue -Aux Etats-Unis, Ndlr- Il y a en amont des relais ».
Avant lui, c’est Me Yves Piriou qui avait pris la parole dans les intérêts de Patrice Dubaquier. Un homme, ancien gendarme, qui a accepté de se risquer au trafic « par amour pour sa femme ».
« On charge la barque à mort. Patrice Dubaquier n’est pas un mafieux corse, très loin s’en faut », a-t-il plaidé, en demandant la relaxe des chefs de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs.
Et le conseil de conclure : « les sociétés n’étaient pas des lessiveuses. Elles ont été utilisées pour blanchir de l’argent mais elles n’ont pas été créées pour cela (…) Au bout du compte, c’est un gâchis terrible. Une famille détruite ».
Outre les Dubaquier, leurs revendeurs et grossistes ont également été condamnés à des peines comprises entre deux et six années de prison ferme. Ceux qui étaient arrivés libres à l’audience ont été écroués à la maison d’arrêt dès le jugement rendu.
La fille du couple et une de leurs comptables, uniquement poursuivies pour blanchiment d’argent, ont pour leur part écopé d’un an de prison ferme, pour la première, et de 18 mois avec sursis pour la seconde.
Les intéressés disposent désormais de dix jours s’ils souhaitent faire faire appel du jugement.