Révision du procès de Pouvanaa a Oopa : vers une annulation de la condamnation

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Publié le 04/07/2018 à 7:51 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:17

Dès la fin de l’audience, les larmes ont coulé sur les joues du petit-fils de Pouvanaa o Oopa. Après 40 minutes de plaidoiries, l’avocate générale de la cour de cassation a réclamé l’annulation de la condamnation de Pouvanaa O Oopa. Pour les descendants du Metua, c’est une première victoire.

Si l’élu polynésien a été  gracié, il n’a pas obtenu l’annulation de la condamnation. C’était la deuxième fois que la famille demande la révision du procès. En 1995, la cour avait rejeté la demande.

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Ce jeudi, à Paris, l’avocat de la famille a pu défendre la mémoire du parlementaire mort en 1977  tout comme l’avocat général qui a plaidé pour l’annulation de la décision. 

Sandro Stephenson, petit-fils de Pouvanaa O Oopa, explique :  » Cela a été un objectif de toute une vie. On a grandi, on a baigné dans cet esprit-là. Depuis que nous sommes nés, on a toujours pensé à la révision du procès de grand-père. Si jamais nous on s’en va, vous êtes là pour reprendre le flambeau… « 

Un flambeau tenu aussi par les successeurs politiques de Pouvanaa O Oopa, que ce soit du côté des autonomistes comme celui des indépendantistes… Moetai Brotherson souligne :   » C’est quand même l’histoire coloniale qui est jugée aujourd’hui. C’est vrai que c’est assez rare que l’avocat général aille dans ce sens-là… « 

 

De son côté, Maina Sage estime que c’est une victoire. 

 » Je pense que tout le monde sortira grandi d’une annulation de cette condamnation…  » 

Une condamnation reconnue donc partiale par le parquet, notamment au regard d’éléments nouveaux apportés ces dernières années par la défense. Emmanuel Piwnica, avocat de la famille Stephenson, souligne :  » Il y a une première demande de rvion maintenant, cette nouvelle demande où les suppléments d’instruction ont établi qu’à aucun moment il n’a donné quelque ordre que ce soit de mettre le feu à la ville. Ce n’est pas qu’on ne trouve pas qu’il a donné l’ordre. C’est qu’il est établi qu’il n’a pas donné l’ordre. »

Près de 50 après la 1ère demande de Pouvanaa O Oopa lui-même de réviser son procès, la cour de cassation peut décharger la mémoire du Metua. Sa décision sera rendue le 25 octobre prochain. 
 

Eric Dupuy  et Carlo Carboni

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