Paea: une production de paka indoor « industrielle » démantelée

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Publié le 15/01/2017 à 15:22 - Mise à jour le 27/06/2019 à 10:30

L’enquête avait débuté en octobre dernier après que les douaniers aient obtenu un renseignement anonyme concernant un important trafic de paka. Les fonctionnaires ont rapidement ciblé un couple habitant Paea, suspecté d’être au cœur de l’affaire.

Le 12 janvier, les douaniers ont investi leur domicile et ont été surpris par ce qu’ils ont découvert. Outre les plants de cannabis qui poussaient dans le jardin, ils se sont rendu compte que la plupart des pièces de la maison servait à la culture indoor.

Lampes à sodium, extracteurs d’air, ventilateurs, le propriétaire des lieux, âgé de 34 ans, avait investi pas loin d’un million Fcfp dans sa petite entreprise. Au total, les douaniers ont saisi quelque 9,4 kilos d’herbe.

Selon les déclarations du trentenaire, détenteur d’une patente de revente de voitures d’occasion, il s’était lancé dans cette production illicite il y a environ un an et demi. Un trafic qui lui rapportait en moyenne 300 000 Fcfp par mois.

« C’était pour nous nourrir. Pour la famille (…) Il y a deux mois, je lui disais qu’il valait mieux tout arrêter. Qu’on allait chercher du travail « , a déclaré à la barre son épouse qui a assuré que le couple n’avait pas mis d’argent de côté.

Pour revendre la marchandise, le trentenaire faisait appel à au moins l’une de ses connaissances, qui comparaissait elle aussi à ses côtés. Celui-ci, jardinier de profession, écoulait entre 20 et 60 sticks par semaine.

Dans ses réquisitions, la procureure a dénoncé « un trafic organisé de manière industrielle » et la quantité « relativement importante » d’herbe saisie. Contre l’homme « en haut de la chaine« , elle a requis un an de prison ferme avec mandat de dépôt à l’audience, 6 mois ferme pour le revendeur et du sursis pour l’épouse du premier.

L’avocate des mis en cause a, elle, fait valoir que le couple n’avait aucun antécédent judiciaire. « On a l’impression que c’est énorme mais, en fait, ce sont des gens qui ont fait un trafic de paka alimentaire (…) Ils sont partis dans cette folle idée et ont été pris dans l’engrenage« , a-t-elle ajouté.

Le tribunal a finalement condamné le principal mis en cause à 18 mois de prison dont 15 avec sursis. Il a ordonné son placement immédiat à Nuutania pour les 3 mois ferme. Il devra également payer une amende de 200 000 francs et a l’obligation de suivre des soins pour traiter sa dépendance au paka.

Son dealer a quant à lui écopé de 12 mois de prison avec sursis et une amende de 80 000 francs. Lui aussi devra suivre des soins. Enfin, l’épouse du premier s’est vue condamnée à six mois de prison avec sursis.
 

J-B. C.

 

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