Paea : le gendarme auteur d’un coup de feu mortel jugé le 28 août

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Publié le 15/08/2018 à 12:52 - Mise à jour le 13/06/2019 à 13:20

Le 27 avril 2017 vers minuit, dans une habitation de la servitude Pito à Paea, un homme de 37 perdait tragiquement la vie, atteint d’une balle d’un pistolet automatique tirée par un gendarme.

Les militaires intervenaient car le trentenaire et un autre homme se battaient. Inquiet de la tournure des évènements, le plus gradé, un sous-officier, a voulu utiliser son pistolet à impulsion électrique (Taser) pour immobiliser la victime. Mais c’est de son pistolet automatique dont il a fait usage.

Le juge d’instruction en charge de ce dossier vient de rendre son ordonnance de renvoi, comme le rapporte ce jeudi La Dépêche de Tahiti. Dans ce document que TNTV a également pu consulter, le magistrat demande à ce que le gendarme comparaisse devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.  Il reproche en effet au sous-officier, plusieurs manquements.

D’abord, de ne pas avoir fait un usage progressif du matériel d’intervention: la matraque télescopique, puis les lacrymogènes, et, enfin, le Taser. D’autant que les militaires « n’étaient pas en danger » le soir du drame.

« Je suis conscient d’avoir tué un homme »

En outre, le gendarme avait placé ses deux pistolets (automatique et à impulsion) du même côté de son ceinturon allant ainsi à l’encontre « des consignes » de la hiérarchie et même « du bon sens « .

Autant de manquement qui ont abouti à la mort involontaire du trentenaire.

Le sous-officier devrait comparaitre le 28 août devant le tribunal correctionnel de Papeete. Un procès attendu par les proches de la victime.

Si ceux-ci savent que le gendarme n’avait aucune volonté de tuer, « ils attendent malgré tout qu’il soit sanctionné pour les erreurs qu’il a commises en ne respectant pas la procédure », selon leur avocat Me Christophe Rousseau-Wiart. Et le conseil d’ajouter : « Ils sont toujours un peu en colère mais ils comprennent mieux ce qu’il s’est passé. »

Le sous-officier appartient toujours actuellement à la gendarmerie. S’il était condamné par le tribunal correctionnel, des sanctions disciplinaires pourraient également être prises en interne à son encontre. 

En garde à vue, effondré, le militaire avait déclaré : « Je regrette au plus profond ce qui s’est passé (…) C’est un accident. Je n’avais aucune raison d’utiliser mon arme à feu. Je suis conscient d’avoir tué un homme et, peut-être, détruit sa famille. »

J-B. C. 

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