L’église et la DSP s’unissent contre la ice

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Devant l’ampleur sans précédent du trafic de ice, la DSP et l’église protestante ma’ohi se sont rapprochés afin de sensibiliser les parents sur les dégâts de ces cristaux. Une drogue qui touche de plus en plus de jeunes, proies faciles des dealers selon la police.

Publié le 10/12/2019 à 17:21 - Mise à jour le 11/12/2019 à 14:58

Devant l’ampleur sans précédent du trafic de ice, la DSP et l’église protestante ma’ohi se sont rapprochés afin de sensibiliser les parents sur les dégâts de ces cristaux. Une drogue qui touche de plus en plus de jeunes, proies faciles des dealers selon la police.

« Si vous entendez quelque chose, venez nous voir, on vous garantit l’anonymat, mais il nous faut au moins l’information, c’est à partir de ça que l’on peut faire notre travail » assure Any Colombani, de la brigade des Stup. Réunis ce mardi matin au synode de Paofai, la DSP et l’église protestante ma’ohi ont ouvert un débat sur l’impact de la ice en Polynésie. Le trafic des cristaux transparents a pris une telle ampleur qu’il détruit des familles. Mais si tout le monde en entend parler, tout le monde n’a pas forcément saisi les dégâts qu’elle laisse sur son passage.

Pour la DSP il s’agit donc de secouer les consciences. « Nous avons présenté des images chocs pour que ça marque les esprits, indique Mario Banner, directeur de la DSP. Les paroisses sont à mon sens un vecteur de communication extraordinaire. L’église protestante est très structurée, elle a les moyens de faire redescendre l’information à la base, c’est-à-dire vers les paroisses, et donc vers les parents. »

Car sur les quelques dizaines de kilos qui pénètrent le marché polynésien, il faut bien des consommateurs. Proies faciles, les jeunes sont de plus en plus touchés.

« Toutes les classes sociales sont touchées »

Any Colombani, de la brigade des Stup

« L’appât du gain est tellement fort que c’est difficile de résister », met en garde la DSP. Et les jeunes sont particulièrement vulnérables face à des dealers désormais aguerris. « Les trafiquants ne vendent que les bons côtés de la ice.  Lorsqu’on goûte la ice, on perd ses repères, une fois dépendant, on n’a plus que ça en tête, on ne jure que par ça, et si on se fait attraper on risque un casier judiciaire », interpelle un responsable de la DSP. « Toutes les classes sociales sont touchées » renchérit Any Colombani.  

Depuis le début de l’année, la police compte déjà sept interventions autour d’établissements scolaires. De quoi nourrir l’inquiétude des paroisses. « On est dépassé par les événements, les parents ne savent plus quoi faire pour recadrer leurs enfants, nous ne sommes pas assez informés sur les dégâts de cette drogue » François Piha’atae, président de l’église protestante ma’ohi.

Hallucinations, anxiété, insomnie : démunis devant l’ampleur du phénomène, les parents ne tarissent pas de questions sur les effets de ces cristaux.

La police et les protestants l’ont bien compris, un travail d’équipe s’impose. La brigade des stup a de nouveau garanti l’anonymat contre toute information liée au trafic de ice. Condition sine qua non pour faire reculer ce fléau.

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