« Le mensonge, briser des cœurs, ce n’est pas interdit par le Code pénal »

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Publié le 01/11/2017 à 14:36 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:18

C’est un vaudeville à la sauce locale qui s’est joué ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel. Sur le banc des prévenus : un plongeur de 34 ans qui travaille dans une ferme perlière aux Tuamotu.

Dimanche dernier, en pleine nuit, le trentenaire s’introduit dans une habitation de Moorea où il a assène plusieurs coups de pelle au visage d’un homme qui dort dans son lit. Les coups lui occasionnent 5 jours d’Incapacité de travail. Sa compagne, à ses côté, est blessée à la main.  

Cette jeune femme, avec laquelle la victime vit depuis 17 ans, avait décidé de prendre ses distances il y a quelques mois. Elle avait, dans la foulée, rencontrer l’employé de la ferme perlière et tous deux avaient eu un « coup de foudre ». Elle avait donc fait ses valises pour le rejoindre aux Tuamotu mais en lui cachant qu’elle venait juste de rompre avec son précédent compagnon.

Sauf que l’idylle tourne court. Après quelques semaines, elle décide de revenir à Tahiti en invoquant un prétexte quelconque et surtout sans dire à son nouveau compagnon qu’en réalité elle le quitte pour se remettre avec son ex.

Et lorsque le prévenu demande de ses nouvelles, elle lui fait croire qu’elle est « séquestrée » à Moorea par son ancien compagnon. Elle affirme qu’il la bat, ce qui est faux. Mais le trentenaire l’ignore. Il décide donc de gagner l’île sœur pour libérer sa belle… à coups de pelle.

L’agresseur comme le compagnon de la jeune femme ignoraient les versions données à chacun d’eux. Ils ont tout découvert à l’audience. Leur maîtresse commune, elle, était absente, car hospitalisée en raison d’une fracture à la main, au grand dam des magistrats qui auraient aimé l’interroger.

« Elle a menti aux deux, les a fait tourner en bourrique. Mais le mensonge, briser des cœurs, ce n’est pas interdit par le Code pénal », a soufflé la procureure, « mais on ne débarque pas chez les gens, la nuit, en les tapant avec une pelle à la figure ».

Et l’avocate du mis en cause, Me Adelaïde Pater, d’ajouter : « Elle a manipulé un individu qu’elle savait prêt à tout pour elle. Pendant des mois, elle lui envoie des textos, répond à ses appels et lui dit qu’elle l’aime (…) Pour lui, la femme de sa vie est séquestrée. Il ne réfléchit pas ».

Le trentenaire a finalement écopé d’une peine de 18 mois de prison dont trois ferme. Il a été écroué à Nuutania dès le jugement rendu. A sa sortie, il aura interdiction de se rendre à Moorea pour une durée de trois ans mais aussi d’entrer en contact avec les deux victimes.

J-B. C. 

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