Homme abattu à Taravao : en l’état de l’enquête, « la légitime défense » privilégiée

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Le procureur de la République a tenu une conférence de presse, ce jeudi, au lendemain de la mort d’un homme de 30 ans, tué par les tirs de deux gendarmes à Taravao. « L’enquête est toujours en cours mais il m’apparait qu’il y a un fait justificatif de légitime défense », a déclaré Hervé Leroy, tout en ajoutant que les deux militaires impliqués étaient « particulièrement affectés ».

Publié le 05/01/2023 à 13:07 - Mise à jour le 05/01/2023 à 13:47

Le procureur de la République a tenu une conférence de presse, ce jeudi, au lendemain de la mort d’un homme de 30 ans, tué par les tirs de deux gendarmes à Taravao. « L’enquête est toujours en cours mais il m’apparait qu’il y a un fait justificatif de légitime défense », a déclaré Hervé Leroy, tout en ajoutant que les deux militaires impliqués étaient « particulièrement affectés ».

En préambule de son intervention, Hervé Leroy est revenu sur le contexte de l’intervention des deux militaires. Comme TNTV l’indiquait mercredi, ils se sont présentés dans une servitude de Taravao après qu’un habitant a déclaré avoir été victime d’un vol chez lui. Dans la servitude, le suspect a pris la fuite à pied, suivi du chef de patrouille qui, « à plusieurs reprises » a « prononcé la phrase suivante : ‘gendarmerie, arrêtez-vous !’ ».

L’individu, qui se trouvait à environ 15 mètres, lui a alors lancé une pierre. Le militaire, après avoir effectué, les « sommations » d’usage, a utilisé son pistolet Taser mais le tir s’est avéré « inefficace » pour des raisons que l’enquête devra déterminer.

Ensuite, « le fuyard a exhibé un coupe-coupe », puis « s’est approché du chef de patrouille en manifestant l’intention de lui porter des coups de machette ». Le second gendarme, voyant « son collègue en danger de mort », a alors fait feu à deux reprises avec son arme de service mais « sans effet ».

L’homme s’est finalement retrouvé à « environ 1 mètre » du chef de patrouille armé de son coupe-coupe et a tenté de frapper le militaire à la tête et à la gorge, des « zones vitales ». Le sous-officier a donc fait « usage de son arme à feu à 4 reprises, comme il a pu ».

« Ce que je tiens à dire c’est que, malheureusement, ces gendarmes n’ont pas pu faire autrement (…) Il y avait un péril grave, sérieux, imminent pour le chef de patrouille », a déclaré Hervé Leroy qui, à ce stade de l’enquête, estime que la thèse de la « légitime défense » est privilégiée.

« Le chef de patrouille n’avait pas l’intention homicide, par contre, celui qui était en face de lui avait, de façon claire et nette, une intention homicide (…) C’était pour lui trancher la gorge ou d’autres parties vitales de son corps », a ajouté le procureur de la République.

Le magistrat a également indiqué que le défunt souffrait d’une « pathologie psychiatrique » et qu’il « avait rompu son traitement, ce qui a vraisemblablement généré ce qui s’est produit ». « On pense à cette famille mais ces gendarmes sont eux aussi attristés et affectés de la situation », a-t-il ajouté.

La garde à vue des deux militaires a été prolongée « pour permettre le bon déroulement de l’enquête » et une autopsie du corps du défunt est en cours.

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