Et soudain, vendredi dernier….

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Publié le 21/09/2016 à 11:24 - Mise à jour le 27/06/2019 à 10:30

Julie (NDLR : nom d’emprunt) vit seule depuis vingt ans. il y a deux ans, elle s’était fait voler deux sacs. Une autre fois, c’était sa cave à vins qui renfermait 200 bouteilles, toutes envolées. Plus récemment,  elle évoque une personne qui était venu proposer des services de jardinage fin juillet, début août. Econduit,  Il s’est représenté au début du mois de septembre mais Julie l’a renvoyé. Selon elle, le lendemain, l’indélicat serait revenu et lui aurait subtilisé dans son sac des papiers et de l’argent.

La dernière visite, vendredi dernier à 11 heures, lui a causé beaucoup plus d’émotions, si ce n’est de l’effroi. Car elle les a vus… Dans son jardin. « Ils étaient trois. Tous très grands, avec des battes de baseball et masqués. Et eux, ils ne venaient pas proposer leurs services pour faire du jardinage » plaisante-t-elle, a posteriori. Car au fond, elle angoisse. L’humour c’est bien connu, étant la politesse du désespoir.

Elle angoisse à l’idée de ce qui aurait pu arriver si sa baie vitrée avait été ouverte. « Le pire aurait pu se produire, si je n’avais pas été cambriolée une semaine avant et si je n’avais pas eu la baie vitrée fermée. Ils auraient fait quoi si la baie avait été ouverte ? » s’interroge-t-elle. « Ils seraient rentrés. Un coup de batte de baseball et j’suis off. Et là, ils déménagent la maison comme ils veulent. »

Pour ne plus revivre ce genre de scène,  Julie a décidé de s’équiper de caméras, d’un système d’alarme sophistiqué, et de renforcer son portail. Regrettant « ne pas avoir de permis de port d’armes », elle fait savoir son intention de se renseigner sur l’obtention de celui-ci. « Je n’ai pas l’intention de tuer les gens, mais je n’ai pas l’intention non plus de me laisser tabasser, violer et piller. Ce que j’ai, je l’ai gagné. »

Malgré sa mésaventure, Julie reconnait bien dormir. Mais la journée tout est fermé dans sa maison. « J’hésite même à ouvrir mes louves pour faire passer l’air. Je ne vais tout de même pas mettre des barreaux à mes fenêtres ». « A ce train-là, autant tuer quelqu’un et aller à Nuutania, ce sera pareil » s’esclaffe-t-elle.

Pour Julie, ce sont des jeunes qui ont tenté de s’introduire à son domicile. Argumentant, « premièrement par leur aspect physique, la rapidité dont ils ont fait preuve quand je les ai vu courir. Ils avaient tous les trois des chaussures de marche, des shorts larges, un t-shirt sur la tête ainsi qu’un foulard. Et tous trois, des grands gaillards. Le plus impressionnant en dehors du fait qu’ils étaient masqués, ce sont les battes de baseball qu’ils avaient et qui m’ont paru immenses. Que faire dans ces cas-là ? »

Déménager ? « Il n’en est pas question » rétorque-t-elle. « je vis ici depuis 20 ans et je suis sur le fenua depuis 1979 ». Bien évidemment suite à sa mésaventure, Julie a prévenu la gendarmerie. « Quand ils sont arrivés, je tremblais encore. »

Comment Julie va-t-elle continuer à vivre après tout ceci ? La peur au ventre ? S’angoissant au moindre bruit suspect dans sa maison ? Ce petit bout de femme proche de la soixantaine arrivera-t-elle à reprendre une vie normale ? D’ordinaire, un domicile est un havre de paix et de sûreté pour celui ou celle qui y vit. Mais lorsque son home sweet home a été violé par de multiples intrusions dont la dernière aurait pu lui coûter beaucoup plus que la perte de biens, comment vaincre son appréhension….

Voilà comment un simple fait divers comme on les appelle dans les médias, peut vous pourrir toute une vie, jusqu’à vouloir s’armer et attendre….
 

Rédaction Web avec Manava Tepa et Brandy Tevero

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