Deux ans ferme et cinq ans d’inéligibilité requis contre Cyril Tetuanui

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Publié le 12/12/2016 à 14:24 - Mise à jour le 27/06/2019 à 10:30

Lors de l’audience, les deux hommes ont nié les accusations. Le boulanger a reconnu avoir versé la somme en question mais uniquement, selon lui, pour financer la campagne électorale de l’épouse du maire, Lana, lors des territoriales de 2013. L’actuelle sénatrice de Polynésie a, elle, été mise hors de cause dans ce dossier par la justice.

« Ces fonds, ce n’était pas pour qu’il –Cyril Tetuanui, Ndlr- s’achète une nouvelle voiture ou pour faire un voyage (…) C’était pour que notre parti essaye de trouver du travail pour les jeunes », a déclaré le boulanger. « Il a voulu aider au financement mais il n’y a aucun rapport avec la mairie », a assuré de son côté Cyril Tetuanui.

L’affaire a débuté à l’occasion d’une perquisition menée chez le boulanger dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants dans laquelle il est mis en cause. Lors de celle-ci, les gendarmes ont découvert un document signé de Cyril Tetuanui sur lequel il s’engageait à respecter les « promesses annoncées » au commerçant. Une formule trouble qui a suscité l’intérêt des enquêteurs.

Lors de sa prise de parole, le procureur a fustigé les deux hommes, un boulanger « qui n’a jamais été généreux envers quiconque » et un élu qui a profité de la situation « à des fins personnelles » : « Il y a eu un deal entre ces deux personnes ( …) c’est un cas typique de trafic d’influence ».

A l’annonce des réquisitions, l’avocat du maire, Me François Quinquis, a dénoncé une peine d’une « brutalité extravagante « . « Si l’on veut véritablement couper les liens entre une justice popa’a et les élus de ce territoire, que l’on continue comme ça », a-t-il lâché.

Pour le pénaliste, cette affaire n’aurait jamais du aboutir à un procès car, à ses yeux, aucun avantage n’a été accordé au boulanger si ce n’est la livraison quotidienne de 50 baguettes de pain pour l’école communale.  « Ce dossier est véritablement l’illustration de ce que la justice ne devrait jamais faire en Polynésie », a-t-il conclu.

Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré jusqu’au 14 février prochain. Le ministère public a également réclamé deux ans de prison ferme à l’encontre du commerçant.

J-B. C.

 

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