« Ces fonds, ce n’était pas pour qu’il –Cyril Tetuanui, Ndlr- s’achète une nouvelle voiture ou pour faire un voyage (…) C’était pour que notre parti essaye de trouver du travail pour les jeunes », a déclaré le boulanger. « Il a voulu aider au financement mais il n’y a aucun rapport avec la mairie », a assuré de son côté Cyril Tetuanui.
L’affaire a débuté à l’occasion d’une perquisition menée chez le boulanger dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants dans laquelle il est mis en cause. Lors de celle-ci, les gendarmes ont découvert un document signé de Cyril Tetuanui sur lequel il s’engageait à respecter les « promesses annoncées » au commerçant. Une formule trouble qui a suscité l’intérêt des enquêteurs.
Lors de sa prise de parole, le procureur a fustigé les deux hommes, un boulanger « qui n’a jamais été généreux envers quiconque » et un élu qui a profité de la situation « à des fins personnelles » : « Il y a eu un deal entre ces deux personnes ( …) c’est un cas typique de trafic d’influence ».
A l’annonce des réquisitions, l’avocat du maire, Me François Quinquis, a dénoncé une peine d’une « brutalité extravagante « . « Si l’on veut véritablement couper les liens entre une justice popa’a et les élus de ce territoire, que l’on continue comme ça », a-t-il lâché.
Pour le pénaliste, cette affaire n’aurait jamais du aboutir à un procès car, à ses yeux, aucun avantage n’a été accordé au boulanger si ce n’est la livraison quotidienne de 50 baguettes de pain pour l’école communale. « Ce dossier est véritablement l’illustration de ce que la justice ne devrait jamais faire en Polynésie », a-t-il conclu.
Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré jusqu’au 14 février prochain. Le ministère public a également réclamé deux ans de prison ferme à l’encontre du commerçant.