Des chiens mordent un enfant, les maîtres à la barre

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Publié le 11/03/2019 à 15:51 - Mise à jour le 13/06/2019 à 13:08

Il voulait récupérer ses billes chez ses cousines qui vivent à côté de chez lui, dans un quartier de Afareaitu, à Moorea. Et pour cela, il aurait pu perdre la vie.
 
Ce petit garçon de 9 ans à l’époque des faits, en décembre 2017, a vécu un cauchemar. Dès son entrée dans la cour de ses cousines, qui n’est pas fermée, les trois molosses de la famille, de type pitbull, se sont jetés sur lui.
 
Mordu sur de nombreuses parties du corps, le garçon s’en était sorti in extremis grâce à l’intervention de sa cousine. Mais s’en était suivie pour lui une longue hospitalisation.
 
Pour le père de l’enfant, ce drame devait arriver, car les chiens en question avaient déjà attaqué d’autres personnes. « Quand j’ai vu comment ces chiens étaient agressifs, jusqu’au point de manger les parechocs des voitures, je disais à ma tante : tatie, attache tes chiens, c’est dangereux, raconte-t-il. Elle n’a rien voulu savoir jusqu’au jour où mon fils s’est fait mordre… »
 
En guise de défense, les deux prévenus, un frère et une sœur, se sont contentés d’indiquer que leurs chiens n’étaient pas dangereux. Des molosses qui n’ont jamais été assurés, ni déclarés en mairie comme le veut la loi.
 
L’homme, pourtant pompier de profession, a même laissé entendre que le petit garçon n’aurait jamais dû s’approcher seul de l’entrée de son terrain, s’attirant les foudres du procureur.
 
« Laisseriez-vous une arme chargée chez vous à portée de vos enfants ? C’est exactement ce que vous faites avec vos chiens. Ce que je vois aujourd’hui, c’est la justification de comportements inadmissibles », lui a lancé le magistrat.
 
Et malgré cet accident et une pétition lancée par les habitants du quartier, les choses n’ont en plus pas changé.
 
« Ma mère et mon fils aîné sont partis à la pêche en bord de mer, chez ma tante, reprend le père. Mon fils est revenu et lui aussi a failli se faire mordre en janvier. Heureusement qu’il avait la canne à pêche. Il y a toujours les chiens, rien n’a changé. »
 
Et son plus jeune fils, bien que guéri de ses blessures, est encore traumatisé. « Psychologiquement, il y a des nouveaux symptômes qui apparaissent. Jusqu’à aujourd’hui il dort à côté de moi, il n’est plus capable de dormir tout seul », déplore le père.
 
Face au nombre de ces attaques, leur avocat en appelle à une prise de conscience de la population. « C’est une responsabilité, assène Me Peytavit, ce n’est pas juste : j’ai un chien qui garde ma propriété parce qu’il y a des voleurs. Non ! J’ai un chien, c’est ma responsabilité et je dois remplir l’ensemble des obligations légales. »
 
Les habitants de ce quartier de Afareaitu peuvent désormais être rassurés. Le tribunal a condamné les deux prévenus à deux mois de prison avec sursis, mais surtout à l’interdiction définitive de posséder des chiens classés comme dangereux.
 
Une autre audience se tiendra prochainement pour déterminer les dommages et intérêts qu’ils devront verser au petit garçon.
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas

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