Condamné pour agression sexuelle 22 ans après les faits

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Publié le 18/06/2018 à 17:28 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:17

Les faits remontent à l’année 1995. Le prévenu habite chez son frère et garde le fils de sa compagne âgé de 9 ans mais qui le considère comme son père. L’enfant ne pouvant dormir dans sa chambre, il se couche dans le lit de son beau-père. L’homme dit ne pas comprendre ce qui lui arrive et dira à la barre qu’il s’est livré « naturellement » à des caresses sur le jeune garçon. Des caresses trop poussés qui se transforment en attouchements sexuels. L’homme avouera à la barre avoir fait une fellation au jeune garçon mais sans pouvoir l’expliquer.

> Le prévenu ni les faits

Le jeune garçon se confiera à sa mère qui le soutiendra dans ses démarches auprès des gendarmes, mais la plainte n’aboutira pas à des poursuites pénales. Le beau-père ni s’être livré à des attouchements alors que le jeune garçon parle d’une dizaine d’agressions à caractère sexuel. Des tensions naissent au sein de la famille. Lors des disputes conjugales, la mère insulte régulièrement son conjoint en le traitant de pédophile. A l’âge adulte, le jeune homme part en métropole pour poursuivre ses études, mais il souffre de troubles psychologiques. Des troubles qu’il impute aux sévices qu’il a subi. Pour se libérer de sa peine, il décide de porter à nouveau plainte auprès de la gendarmerie de Paris en 2015. 

> Un procès pour guérir

La procédure a été longue et elle a abouti à une audience correctionnelle. Le beau-père est poursuivi du chef d’agression sexuelle sur mineur. Le prévenu avouera à la barre qu’il avait hâte que le procès se tienne car cette affaire l’a détruit. Accablé par le remord, il a demandé pardon à la victime lorsqu’il s’est présenté devant les juges. Il reconnait s’être livré à des attouchements sur son beau-fils mais continu de nier les autres faits que relate la victime, notamment un viol. Le procureur de la République a demandé au prévenu s’il avait consulté des médecins pour comprendre ce qui l’a conduit à se livrer à des attouchements sur un enfant de 9 ans. Il a répondu qu’en 23 ans il n’a jamais consulté de psychologue ou de psychiatre.

> « Un malade pédophile »

L’avocat de la victime a fait remarquer à la cour que sa mère s’était occupée de plusieurs enfants placés par les services judiciaires. Elle avait d’ailleurs fait l’objet d’une séquence dans un récent documentaire diffusé sur TNTV. Un de ces enfants âgé de 4 ans avait même dû dormir à un moment dans le même lit que le prévenu. L’avocat de la défense fera remarquer qu’il n’y a jamais eu d’incident après les faits pour lesquels il était jugé. L’avocat de la partie civile lui rappelle alors que le prévenu a couché avec l’un des enfants placés, mais, répondra l’avocat de la défense, « à sa majorité ». L’avocat de la victime rétorquera alors au prévenu qu’il est « un malade pédophile ».

> Condamné

Le prévenu a été condamné à 3 ans de prison dont 1 avec sursis, avec obligation de se soigner et d’indemniser la victime. Une peine assortie d’une interdiction définitive d’exercer une fonction professionnelle ou bénévole pouvant le mettre en relation avec des enfants. Il devra également payer 1 million de dommage et intérêt à la victime. 
 

Sam Teinaore

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