Le jour du drame, les deux hommes avaient beaucoup bu. Et comme souvent, selon l’accusé, le plus âgé lui a fait des avances sexuelles. S’en est suivi un début de rapport, finalement interrompu par des jeunes qui les ont surpris.
Chacun est alors retourné dans sa chambre. Mais dans la nuit, la victime fait du bruit, réveillant l’accusé. Enervé, ce dernier va à la rencontre du trentenaire qui, selon ses dires, jette une bouteille en verre en sa direction. L’étincelle d’un déchainement de violence. Le mis en cause piétine sa victime et la roue de coups de poings jusqu’à ce qu’il constate qu’elle ne respire plus.
A la barre, Brett s’est montré peu bavard sur les raisons qui l’ont conduit à commettre l’irréparable. « J’étais énervé à cause de l’alcool » a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il était « fiu » des avances sexuelles à répétition de la victime.
C’est d’ailleurs ce dernier point qui explique le dossier, selon son avocat Théodore Ceran-Jerusalemy. « Mon client qui avait, au moment des faits, bu et fumé du paka, s’est fâché. Il en avait assez du harcèlement sexuel pratiqué par la victime. (…) Et ce fameux soir, la goutte d’eau a fait déborder le vase. » Et l’avocat d’expliquer qu’en 2015, la victime avait pratiqué des fellations sur son petit frère. Il avait d’ailleurs été condamné en 2011, à trois ans de prison pour agression sexuelle sur sa nièce.
Pour l’avocat, « Ce qui est arrivé, est imputable à la victime. » Et d’argumenter: « Si mon client n’avait pas croisé la route de la victime, il n’y aurait jamais eu cette affaire. » Selon Maître Théodore Ceran-Jerusalemy, de février à août 2015, la victime n’a eu de cesse d’harceler l’accusé.
Du côté des proches de la victime aucun ne s’est constitué partie civile. Il n’y avait donc pas d’avocat pour faire entendre sa voix. Reste que pour l’expert psychiatre qui a rencontré l’accusé, le risque de récidive n’est pas négligeable.
Le procès s’est achevé en fin d’après-midi. Les jurés ont délibéré et l’accusé a été condamné à treize années de prison.