Assises : jugé pour des coups mortels sur son frère, il se dit « un peu fou »

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Un nouveau procès s’est ouvert ce jeudi matin devant la cour d’assises. Celui d’un homme de 40 ans jugé pour avoir mortellement frappé son frère au cours d’une bagarre à Paea en mars 2018. Mais le profil de l’accusé interroge. Sous tutelle, il n’aurait pas joui de toutes ses facultés mentales au moment des faits, selon son avocat. Le compte rendu d’audience :

Publié le 03/09/2020 à 15:08 - Mise à jour le 03/09/2020 à 15:08

Un nouveau procès s’est ouvert ce jeudi matin devant la cour d’assises. Celui d’un homme de 40 ans jugé pour avoir mortellement frappé son frère au cours d’une bagarre à Paea en mars 2018. Mais le profil de l’accusé interroge. Sous tutelle, il n’aurait pas joui de toutes ses facultés mentales au moment des faits, selon son avocat. Le compte rendu d’audience :

L’accusé a 40 ans mais lorsqu’il s’exprime, c’est un enfant d‘une dizaine d’années qu’on a l’impression d’entendre. Diagnostiqué schizophrène il y a un moment, son état psychique ne s’est pas arrangé après de longues années de surconsommation d’alcool et de paka.

Mutoi et gendarmes intervenaient d’ailleurs régulièrement au domicile familial de Paea lorsque l’accusé ou son frère ainé avaient trop bu. Car les deux hommes en venaient régulièrement aux mains. Jusqu’à ce jour de mars 2018 où le plus jeune a porté de violents coups au visage de son aîné…qui se sont révélés fatals.

« Avec mon frère on s’aimait beaucoup mais des fois, quand il boit, on fait que se bagarrer. Des fois, il gagne, des fois c’est moi. Et le lendemain on se dit pardon », explique l’accusé qui se décrit lui-même comme « un peu fou ».

Une santé mentale défaillante qui, pour son avocat Me Vincent Dubois, altérait le discernement de son client au moment des faits : « Certains médecins disent que oui, d’autres disent que non. Sachant qu’il était sous tutelle justement pour des problèmes psychiatriques et donc c’est tout le sujet du dossier aussi au-delà des faits eux-mêmes et du drame lui-même. Moi, je suis convaincu qu’il souffre de troubles psychiatriques qui nécessitent un traitement. Lorsqu’il ne prend pas son traitement et qu’il consomme de l’alcool et des stupéfiants, eh bien ça a un effet dangereux. C’est ce que disait le médecin déjà en 2011. C’est pour ça qu’il était sous tutelle. Donc voilà c’est un vrai sujet de savoir aujourd’hui, sachant que le jour des faits il n’avait pas bu, de savoir si en revanche il avait tout son discernement. »

Une donnée importante car elle pourrait jouer sur le quantum de la peine dont son client écopera.

Pour ce qui est de la partie civile, notamment les trois enfants de la victime, difficile de se positionner. Leur père est décédé et leur oncle qu’ils appréciaient risque de longues années de prison.« C’est une situation délicate pour des enfants qui sont très jeunes, souligne l’avocate des enfants de la victime Me Temanava Bambridge-Babin. On ne peut pas leur demander aujourd’hui leur sentiment puisqu’ils sont encore perdus de voir leur oncle dans le box des accusés et qu’ils ont perdu leur père. »

Les débats se poursuivent demain vendredi et le verdict est attendu dans le courant de la journée. L’accusé encourt un maximum de 30 années de réclusion criminelle.

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