Assises : 15 ans de prison pour le violeur en série

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Publié le 01/06/2017 à 15:17 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:19

« Je n’ai pas reconnu les souffrances que j’ai provoquées jusqu’à mercredi et jeudi. Au moment où ces jeunes femmes ont pris la parole, j’ai découvert leurs souffrances. Je voulais leur demander pardon ».

C’est en ces termes que l’accusé, dernier à prendre la parole, a clôturé l’audience. La fin d’un long « parcours du combattant », dixit l’avocat général, pour les cinq jeunes victimes qui se serraient sur le banc de la cour.

Des jeunes femmes que ce père de famille de 35 ans abordait aux arrêts des bus, alors qu’elles étaient mineures, pour leur proposer de les ramener. Puis il les violait à l’arrière du van de la société pour laquelle il travaillait.

L’intéressé pourrait cependant avoir fait davantage de victimes. Devant les gendarmes qui l’avaient interrogé, il avait spontanément évoqué le chiffre de « 11 ou 12 ».

Pour autant, il n’a jamais reconnu, au cours des trois jours de procès, une quelconque agression.  Selon ses dires, toutes les jeunes filles étaient consentantes après qu’il leur ait offert de l’argent.

« Pour lui, c’était une prostitution occasionnelle puisqu’à Tahiti, malheureusement, nombreuses sont les lycéennes qui vendent parfois leurs corps », a plaidé son avocate. 

Un axe de défense qui a suscité l’ire des avocats des jeunes victimes mais aussi du représentant du parquet général.

« Il ne s’agit en aucune façon de prostitution. Sous-entendre qu’il y a eu une volonté de ces jeunes femmes de vendre leurs corps, c’est les salir doublement », s’est indigné l’avocat général tout en saluant le « courage » des jeunes filles pour être allées jusqu’au bout de la procédure judiciaire. 

Le magistrat a dépeint le trentenaire comme un « prédateur ». Un homme manipulateur et pervers, incapable de se remettre en cause.

« La souffrance qu’il met en exergue, c’est la sienne. Il est égoïste, égocentrique (…) Le risque de récidive, il est réel. Il est souligné par les experts », a-t-il tonné en réclamant 15 ans de prison, soit finalement la peine prononcée par les jurés. En outre son nom figurera désormais dans le dossier nationale des auteurs d’infractions sexuelles.

J-B. C. 

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