Affaire Sainte Thérèse : comment les signalements sont remontés jusqu’à la justice

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Publié le 07/03/2019 à 17:25 - Mise à jour le 13/06/2019 à 13:08

C’est à la paroisse de Sainte Thérèse que les faits auraient eu lieu, à l’époque où les deux victimes étaient encore mineures. Aujourd’hui âgés de plus de 18 ans, les jeunes ont décidé de parler. Ils se sont confiés à leurs parents qui ont pris contact avec la CIRCAS (Commission Interdiocésaine de Recours en Cas d’Abus Sexuel), la commission de recours en cas d’abus sexuels. Un organisme créé spécifiquement pour dénoncer des abus au sein de l’église.

« Je ne sais pas quel est l’événement exact qui a déclenché le fait qu’ils veuillent parler, mais il semble que c’est parce qu’ils veulent que ça s’arrête, qu’il n’y ait pas d’autres victimes. Maintenant, c’est à la justice de déterminer s’il s’agit vraiment de cas d’abus sexuels tels que déterminés par la loi, mais il y a tout de même quelques faits qui montrent qu’il faut s’en inquiéter et ne pas laisser courir. (…) Ils parlent de caresses, ils n’ont pas parlé de pénétration. C’est pour ça que je dis que c’est à la justice de faire son enquête. Peut-être qu’il y a des choses que les jeunes n’ont pas voulu nous dire » explique Antoinette Duchek Kohumoetini, présidente de la CIRCAS.

Trois jours plus tard, le 29 janvier, la CIRCAS déposait un signalement sur le bureau du procureur. Elle informait aussi Monseigneur Cottanceau, qui affirme avoir été très choqué par la nouvelle. Il a rencontré le père des victimes et le prêtre accusé : « Le père, lui, clame son innocence, et les victimes et leur père font état de ce qui s’est passé comme étant un lieu de souffrance et de déni de dignité qui a eu un impact important pour les jeunes. (…) Pour l’instant, il ne m’appartient pas de dire qui est coupable ou innocent. Je laisse à la justice le soin de déclarer les résultats de leur enquête, et en fonction de ces résultats, l’église prévoit un certain nombre de procédures à mettre en place ». Le père Cottanceau, par principe de précaution, a tout de même provisoirement confié la paroisse a un autre homme d’église.

Les deux victimes, elles, ont finalement déposé plainte, et hier matin, la DSP a placé le prêtre en garde à vue. Une perquisition a également été menée à son domicile. Elle a permis de révéler que le prêtre possédait dans son ordinateur des photos et vidéos pornographiques de très jeunes adultes, probablement mineurs.

Le prêtre restera en garde à vue au pire jusqu’à samedi matin. Ses paroissiens ont lancé une pétition pour lui apporter leur confiance et leur soutien.
 

Rédaction web avec Tamara Sentis et Sam Teinaore

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