Tout commence avec un boss de Paea, Teheimanu Afai. Ce dernier se livre depuis six ans à une culture quasi industrielle de pakalolo. Des milliers de pieds sortent chaque année de ses plantations pour un bénéfice estimé à 60 millions de francs par an.
Mais début août 2017, l’homme décide de se lancer dans le deal d’ice « pour gagner plus » comme il l’a dit à l’audience. Il est alors mis en contact avec André Tinirauarii, le fameux Kikilove.
INVESTIR DANS UNE FERME DE CANNABIS
Ce trafic ne durera que quelques mois. Le 19 août, l’un des nombreux revendeurs de Teheimanu Afai est interpellé en possession de méthamphétamine et de cannabis. Il donne le nom de son boss qui, lui, livre aux gendarmes celui de Kikilove.
Aujourd’hui, la totalité des prévenus reconnait sa participation au trafic telle qu’elle ressort de la procédure. Ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux avocats de la défense. Maitre Dubois, avocat de Teheimanu Afai, expose :
« Notre travail, c’est d’expliquer comment on peut en arriver à de tels montants, à de telles ventes. Encore une fois, je pense qu’il y a une vraie crise sociale dans certains quartiers. Cela ne justifie pas tout. C’est trop facile de dire : ‘’bon je n’ai pas d’argent donc je vends du paka…’’ Il y en a plein qui ne le font pas mais malgré tout, c’est un paramètre que le tribunal doit prendre en compte… »
Mardi, le volet paka du dossier devrait être purgé. Ce sera au tour de Kikilove et Rautahi Voirin d’être soumis au feu des questions.
Les deux hommes espéraient investir l’argent du trafic dans une ferme de cannabis aux Etats-Unis. Ils encourent 10 ans de prison et plusieurs milliards de francs d’amende.