Le prévenu avait rapidement demandé son âge à son interlocuteur qui lui avait assuré qu’il avait 18 ans. Et l’adolescent avait embrayé sur le fait que les rapports seraient tarifés. Par deux fois, ils avaient donc eu une relation.
Jusqu’à ce que le père du mineur découvre les échanges sur le téléphone de son fils et dépose plainte à la gendarmerie.
« Il m’avait confirmé être majeur, qu’il allait passer le BAC. Il avait une cohérence dans ses propos et une attitude mature », a déclaré le trentenaire à la barre ce mardi.
« Il avait un doute et a pris des précautions même s’il a été un peu léger », a enchaîné son avocat, avant d’ajouter que l’adolescent n’avait pas « subi de préjudice », en s’appuyant sur les conclusions de la psychologue qui l’a rencontré.
La praticienne avait en effet dépeint un jeune homme « intelligent », désireux de « repousser les limites du conformisme » et en « quête d’argent » à l’époque.
Mais pour le procureur, l’adulte, c’était le prévenu. « Je veux bien qu’on dise : ‘je lui ai demandé son âge’. Mais ça fait un peu léger. Il lui appartenait d’être plus scrupuleux, plus interrogatif vis-à-vis de ce jeune », a tancé le magistrat en réclamant une peine de prison avec sursis simple.
Le tribunal s’est montré plus clément en prononçant la relaxe du trentenaire qui était le seul présent au palais de justice, les parents de l’adolescent ne s’étant pas portés partie civile au procès.
Depuis, le prévenu dit s’être « remis en question » et demande, dès qu’il rencontre un nouveau partenaire, sa pièce d’identité.