Accident mortel au Port autonome : « il n’y a pas de sécurité ici »

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Publié le 15/09/2016 à 12:17 - Mise à jour le 27/06/2019 à 10:30

L’enquête se poursuit après l’accident mortel qui a eu lieu à Motu Uta jeudi. Le conducteur du chariot-élévateur est sorti de garde à vue. Ce vendredi, il était entendu cette fois par l’inspection du travail. Encore sous le choc, il pourrait être mis en arrêt. 

Jeudi, le docker de la société Tuhaa Pae transportait des couvercles de cales en acier sur un chariot élévateur. Des couvercles de cales de 10 tonnes chacun… Il devait les déplacer en prévision du départ du navire Vanuatu Cargo samedi. C’est le capitaine DPA (Designated Person Ashore ou personne désignée à terre, en charge de la sécurité) du bateau qui lui avait demandé de l’aide. Selon nos informations, le cariste a voulu apporter son aide, sans en avertir ses chefs. 

En les déplaçant, les couvercles de cales sont tombés du chariot élévateur. Deux travailleurs se trouvaient sur le quai à ce moment. L’un a réussi a éviter les couvercles de cales, l’autre a été emporté. Sa chute s’est terminée au fond de l’eau. Heifara Hatitio, âgé de 42 ans, père de 4 enfants, n’a pas survécu. En fin de matinée, des plongeurs ont récupéré son corps gravement mutilé par les couvercles de cales. 

Ferdinand SM Purba est le marin qui a survécu à la chute des couvercles de cales. Dans la panique, il n’a pas vu Heifara se faire emporter. Au micro de Tahiti Nui Télévision il raconte, encore sous le choc, qu’il a lui aussi été projeté dans l’eau. Mais il a rapidement nagé sur le côté. Ce réflexe lui a sauvé la vie. Il ne garde que quelques marques sur le torse. Après un passage à l’hôpital jeudi, il est de retour au Port autonome.

Murad Sin Tangsi, marin, était également présent au moment du drame. Il raconte que c’est la première fois qu’il est témoin d’un tel accident. « Je suis désolé pour cet homme. Il n’y a pas de sécurité ici », constate-t-il. Le marin raconte qu’ailleurs, des réunions de sécurité se tiennent chaque matin. Mais en Polynésie, rien. 

Un collègue de Heifara témoigne également au micro de Tahiti Nui Télévision. L’homme laisse l’image d’un « bosseur »« Je l’ai connu dans le travail. C’était un bosseur, hyper speed. (…) C’est dur. » Pour lui, l’accident aurait pu être évité. « J’étais dans le bateau quand c’est arrivé. J’ai sauté à l’eau. C’était la moindre des choses. Mais bon… Avec des plaques énormes comme ça… Rien qu’avec le choc… Il n’est pas mort noyé, je ne pense pas. »

Rédaction web


Retrouvez le reportage de Maite Mai et Brandy Tevero en cliquant ICI

 

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