Accident à Tatakoto : 4 ans de prison dont 2 avec sursis pour le responsable

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Publié le 10/12/2018 à 15:24 - Mise à jour le 07/06/2019 à 16:38

Bien que tout l’accable, le chauffard refuse de reconnaître qu’il est le seul responsable du drame survenu le 24 août dernier sur l’atoll de Tatakoto. Après avoir passé une partie de la journée à enchaîner bières et komo, il avait pris la route avec trois de ses proches pour se réapprovisionner en alcool. Sur le chemin, il avait décidé de reproduire le film « Fast and Furious » en appuyant plus que de raison sur l’accélérateur. Et ce qui devait arriver arriva… Une sortie de route et un choc violent contre un cocotier. Son jeune cousin de 19 ans qui se trouvait dans la bene du pick-up a alors perdu la vie.

Mais à la barre, le prévenu a assuré qu’il n’avait pas tant bu que ça et qu’il ne roulait pas à vive allure et d’ajouter : « Le maire conduit en état d’ivresse donc tout le monde conduit en état d’ivresse. Personne n’applique la loi -à Tatakoto ». Il a même laissé entendre qu’un Tupapau aurait pu l’avoir perturbé au volant et qu’il n’était donc pas totalement responsable. Des choses insupportables à entendre pour les proches de la victime.

« Il est dans une situation de toute puissance, et de déni. À partir du moment où il ne prend pas la mesure de ses actes, on peut s’inquiéter qu’il récidive » a déclaré maître Mickael Fidele, avocat des parents de la victime. Ce à quoi ne croit pas l’avocate du mis en cause même si elle estime aussi qu’il minimise sa responsabilité. « Mon client aujourd’hui n’a pas mesuré ses actes. Il a sûrement encore besoin de prendre du temps pour avoir conscience de la réalité de ce qu’il s’est passé » a expliqué maître Louise Bregman, avocate du prévenu.

Ce dramatique accident laisse encore une fois une famille endeuillée, privée d’un fils parti trop tôt. « Les conséquences sont catastrophiques. Perdre la chair de ma chair pour le reste de ma vie. Il faut être très fort pour ne pas se faire justice » a dit le père de la victime dans un mot lu par son avocat.« Il avait 19 ans, il était dans la fleur de l’âge. Il souhaitait partir s’engager dans l’armée. C’est un terrible manque pour sa famille, pour son papa qui a découvert le corps mutilé de son fils, et pour sa maman qui est dans une peine indicible »  a déclaré maître Fidele.

Le chauffard a finalement été condamné à une peine de 4 ans de prison dont 2 années assorties du sursis.

Jean-Baptiste Calvas

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