Trois mois de mise en service pour le SWAC du CHPF

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Opérationnel depuis le 4 juillet dernier, après de nombreuses péripéties techniques, le SWAC du CHPF tient bien toutes ses promesses. Grâce à ce nouveau système, l'hôpital du Taaone n'utilise quasiment plus d’énergies fossiles pour sa climatisation. Une réduction de la facture énergétique également pour le Pays.

Publié le 06/10/2022 à 15:04 - Mise à jour le 07/10/2022 à 10:46

Opérationnel depuis le 4 juillet dernier, après de nombreuses péripéties techniques, le SWAC du CHPF tient bien toutes ses promesses. Grâce à ce nouveau système, l'hôpital du Taaone n'utilise quasiment plus d’énergies fossiles pour sa climatisation. Une réduction de la facture énergétique également pour le Pays.


Le SWAC (Sea Water Air Conditioning), c’est de la climatisation obtenue à partir d’eau glacée puisée dans les profondeurs des mers. Celui du CHPF est le plus grand au monde. Dans les Outre-Mer et même en France, c’est le seul. Un tuyau sous-marin de 3,8 kilomètres de long puise de l’eau à 5°C à 900 mètres de profondeur. Cette eau de mer est ensuite acheminée par des pompes jusqu’à un local technique et par le biais d’un échangeur thermique dans lequel elle passe, elle refroidit l’eau douce du système de climatisation du CHPF. L’eau douce et l’eau salée ne se rencontrent jamais. L’eau douce n’est pas rejetée dans la nature. L’eau salée est quant à elle rejetée à 12°C dans l’océan, sans perturber l’écosystème. « Le volume qui est pompé pour alimenter l’eau glacée du CHPF est une quantité infime par rapport au volume existant aux alentours. Et lorsqu’on rejette l’eau à 12°C dans la baie du Taaone, l’effet de dilution de ce volume rejeté est infime par rapport au volume existant autour. Les études d’impact que l’on a menées au début du projet nous montrent qu’aujourd’hui, le SWAC n’a aucun impact sur son environnement » affirme Teumere Mu, cheffe du service technique au CHPF.

Un système de climatisation plus performant et plus vertueux pour l’environnement

La climatisation est essentielle au bon fonctionnement de l’hôpital : « Le CHPF doit être refroidit tout le temps. Sans froid, la majorité de nos activités médicales ne peuvent pas fonctionner. La chaîne du laboratoire, les blocs opératoires, l’IRM, les scanners, les équipements de radiothérapie… La part énergétique de la climatisation est la plus pénalisante pour le CHPF puisqu’auparavant elle représentait 40% de la consommation électrique du CHPF. Et le SWAC aujourd’hui nous apporte un vraie plus puisqu’on diminue notre facture énergétique entre 35 à 40%« .

En effet, l’installation du SWAC a permis de franchir un nouveau cap dans la transition énergétique pour le CHPF : « Avant, on produisait toute notre eau glacée par des groupes froids qui consommaient plus de 9 millions de kilowattheures par an, et grâce au SWAC, on fait une économie de 8 millions de kWh. (…) Le mix énergétique de la Polynésie repose aujourd’hui uniquement sur de l’électricité carbonée qui est produite à partir de fuel, donc forcément, en baissant la consommation d’électricité d’un tel niveau, cela participe à la transition énergétique et à diminuer son empreinte carbone » précise la cheffe du service technique. Les anciens « groupes froids » de l’hôpital qui assuraient la climatisation restent tout de même entretenus et conservés en cas de secours.

Trois mois après son lancement, on peut ainsi affirmer que grâce au SWAC, le CHPF n’utilise quasiment plus d’énergies fossiles pour climatiser son hôpital qui est le plus gros consommateur d’électricité en Polynésie. « C’est un nouvel équipement qu’on prend en main. Le temps de s’acclimater avec l’équipement, de trouver les meilleurs réglages possibles pour l’optimisation de son fonctionnement… Au bout de trois mois, on a arrive à une bonne vitesse de croisière pour son exploitation » affirme Teumere Mu.

Le SWAC a permis de réduire de 2% les besoins en électricité de toute l’île de Tahiti soit 5 000 tonnes de CO2 en moins, l’équivalent 27 millions de kilomètres parcourus en voiture. Il permet également une économie de près de 300 millions de Fcfp d’électricité. D’ici 15 ans, le chantier qui a coûté 3,7 milliards de Fcfp devrait être rentabilisé.

Prochaine étape dans la transition énergétique de l’hôpital, le passage au solaire pour son éclairage.

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