To’a Ora, opération de bouturage des coraux à Moorea

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Restaurer un récif et promouvoir l’utilisation du reo Tahiti, c’est l’aventure de deux classes de 6ème bilingue de Moorea. Le projet est porté par le collège de Afareaitu, l’association Coral Gardeners, PEW et Heipua Bordes, une matahiapo de Moorea. Les élèves ont installé quelques boutures de corail cette semaine, un projet qu’ils suivront jusqu’en 3ème.

Publié le 03/10/2020 à 11:27 - Mise à jour le 03/10/2020 à 11:50

Restaurer un récif et promouvoir l’utilisation du reo Tahiti, c’est l’aventure de deux classes de 6ème bilingue de Moorea. Le projet est porté par le collège de Afareaitu, l’association Coral Gardeners, PEW et Heipua Bordes, une matahiapo de Moorea. Les élèves ont installé quelques boutures de corail cette semaine, un projet qu’ils suivront jusqu’en 3ème.

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La technique parait simple, mais cimenter un bout de corail sur l’ancien récif requiert pourtant un savoir et un savoir-faire particuliers. Une expérience que Taiano Teiho et son frère Maoritai ont acquis au fil de leur activité au sein de l’association Coral Gardeners.

« On prend des petits morceaux de coraux qu’on va poser dans des endroits qui sont balisés. On prend un espèce de béton fait naturellement, et on les colle avec » explique Keanui Grosmaire, élève de 6ème au collège de Afareaitu. « On récolte des fragments de coraux déjà cassés, ensuite on les met en corde ou sur une nurserie, et on les laisse grandir. Et par la suite, on les plante sur un récif mort » précise Maoritai Teiho.

À l’origine du projet, Heipua Bordes. Cette gérante d’une pension de famille a ouvert son jardin et son bord de mer et en a fait une classe à ciel ouvert.

« Apprendre à préserver l’environnement, ce n’est pas seulement en regardant des films ou en travaillant et en parlant de ces thèmes. Là aujourd’hui, ils ont planté des coraux avec le soutien logistique de Coral Gardeners » nous dit Rahiti Buchin, enseignant au collège de Afareaitu.

Le blanchissement du corail dû au réchauffement climatique n’est pas une fatalité à Moorea, tout comme la déperdition de la langue tahitienne. Deux combats qui s’entrecroisent dans ce projet peu commun. « L’essentiel de ces interventions sur ce projet se font en reo Tahiti, mais aussi en français. C’est au travers de la langue qu’on va véhiculer toutes les valeurs et les actions que l’on met en place » ajoute Rahiti Buchin. « On va aborder le sujet avec nos propres mots, à nous, notre ressenti, nos valeurs, et notre manière d’appréhender notre environnement » confie Heipua Bordes.

Pour Maoritai et Taiano, cette action est également un juste retour pour cette île qui les a vus grandir : « Rahiti était mon instituteur de mes 5 ans à 8 ans, et aujourd’hui de pouvoir travailler avec lui, c’est juste incroyable » nous dit ce dernier.

À leur tour, ces collégiens devront présenter ce qu’ils auront appris aux autres élèves de l’établissement, ceux de l’école primaire, ainsi qu’au voisinage de la pension de famille.

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