Sac plastiques 100% biodégradables : Nana Sac plastique prône plutôt le réutilisable

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Nous vous l’annoncions en début de semaine. Depuis le 1er Septembre, les sacs plastiques avec bretelles vendus ou distribués dans les commerces sont interdits ! Quelles sont les alternatives ? Les écologistes prônent l’utilisation de contenants réutilisables plutôt que de sacs 100% biodégradables.

Publié le 04/09/2020 à 16:04 - Mise à jour le 05/09/2020 à 15:41

Nous vous l’annoncions en début de semaine. Depuis le 1er Septembre, les sacs plastiques avec bretelles vendus ou distribués dans les commerces sont interdits ! Quelles sont les alternatives ? Les écologistes prônent l’utilisation de contenants réutilisables plutôt que de sacs 100% biodégradables.

Aucune loi à ce jour en Polynésie, ne décrit le mode de fabrication locale des sacs plastiques 100% biodégradables. Les producteurs locaux ne se sont donc pas encore lancés. Ils doivent encore réfléchir à une solution adaptée au marché polynésien. « On a un cadre légal, le cadre légal existe : la loi sur les produits plastique qui vient de sortir et qui a été adoptée en mai, prévoit que les producteurs et les professionnels doivent trouver une solution 100% biodégradable. En fait il est là la cadre légal. Donc il faut trouver un produit où le producteur pourra démontrer que c’est 100% biodégradable et 100% sans effet sur le milieu naturel. Il vaut mieux que la solution vienne des producteurs, plutôt qu’on impose quelque chose qui soit irréalisable », explique Jerry Biret, prestataire de la direction de l’Environnement.

Lire aussi : Ces sacs en plastique interdits à partir du 1er septembre

Si le sac plastique 100% bio dégradable n’existe pas encore au fenua, c’est parce qu’aucun producteur ou importateur de Polynésie, n’a réussi à dégrader toutes les matières qui composent les sacs plastiques.

« En métropole par exemple, il y a deux normes qui existent : une norme européenne et une norme adaptée française. Il y a une norme pour le compostage industriel, il y a une norme pour le compostage domestique. Et ces normes là permettent qu’il y ai 50% de produits plastique traditionnel dans ces produits-là. Cette norme-là permet également qu’au bout du compostage par exemple, 10% de matière reste du plastique. Chez nous, dans nos îles, on a des écosystèmes qui sont extrêmement fragiles, et donc est-ce qu’on doit permettre de garder du plastique encore dans notre compostage. Ou, est-ce qu’on ne peut pas trouver une solution 100% biodégradable et 100% sans effets sur notre milieu marin, sur notre milieu terrestre très fragile ?

« le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas, tout simplement.« 

Moana Van Der Maesen, membre du collectif Nana sac plastique

Au biodégradable, les bénévoles du collectif Nana Sac Plastique préfèrent le réutilisable : « La meilleure solution qu’on prône aujourd’hui c’est le réutilisable parce que le meilleur déchet c’est celui qu’on ne produit pas, tout simplement. Le réutilisable c’est prendre des contenants, des sacs en tissus, en pae’ore. Ça ne produit aucun déchet », déclare Moana Van Der Maesen membre du collectif.

Leur réticence face au sac biodégradable, a plusieurs origines : ce type de sac doit être composté, « il faut l’enterrer dans la terre (…) au-delà de 60° ce type de sac va se dégrader. Les gens, si on leur dit que c’est biodégradable, vont jeter à la poubelle. Peu de gens vont mettre dans leur fa’a’apu, dans leur terreau et voir ce que ça va donner. C’est une fausse solution. (…) »

Moana estime néanmoins que « la loi est quand même quelque chose de positif. Ça permet un peu d’accompagner la prise de conscience qui s’est faite, de plus en plus au bout de 3 ans, ça va faire 3 ans qu’on existe. Il y a un gros travail qui a été fait mais il fallait aller jusqu’au bout, c’est-à-dire ne pas parler d’épaisseur, de microns etc etc. »

« les industriels ont déjà trouvé la parade« 

Moana Van Der Maesen membre du collectif Nana Sac plastique

Selon lui, « les industriels ont déjà trouvé la parade et produisent le même type de sacs qu’avant, plus épais. Ils ont trouvé une parade à la loi, ce qui fait qu’ils vont continuer à faire comme avant mais en pire. (…) On n’a pas besoin de sacs ou de contenants en plastique pour mettre nos fruits et légumes, notre ma’a. On va aux roulottes, on utilise un tupperware, on utilise un sac réutilisable par exemple, et on ne produit aucun déchet. Tout simplement. Et c’est une boucle qui est vertueuse comme sait le faire la nature depuis qu’elle existe. »

Pour rappel, à partir de 2022, tous les sacs en plastique doivent disparaître des points de vente du fenua. Les deux producteurs locaux sont encore mitigés sur la manière la plus adaptée de protéger l’environnement…

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