Rikitea lutte contre l’invasion des escargots

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Le 30ème congrès des communes de Rikitea s’est achevé ce vendredi. Avant de quitter l’archipel, les élus communaux ont pris part à plusieurs actions concrètes en faveur de l’environnement. Certains ont planté des arbres, d’autres on construit un bac à compost pour l’école primaire, et une cinquantaine d’élus est partie ramasser les escargots. En effet, depuis un peu plus d’un an, l’île est infestée par une espèce importée qui mange tout, et notamment les semis des fa’apu.

Publié le 02/08/2019 à 15:44 - Mise à jour le 02/08/2019 à 16:29

Le 30ème congrès des communes de Rikitea s’est achevé ce vendredi. Avant de quitter l’archipel, les élus communaux ont pris part à plusieurs actions concrètes en faveur de l’environnement. Certains ont planté des arbres, d’autres on construit un bac à compost pour l’école primaire, et une cinquantaine d’élus est partie ramasser les escargots. En effet, depuis un peu plus d’un an, l’île est infestée par une espèce importée qui mange tout, et notamment les semis des fa’apu.

Des centaines d’escargots par m² : les habitants des quartiers Natavake et Taku sont infestés et ils tentent tant bien que mal de s’en débarrasser. « Les escargots sont arrivés il y a près de deux ans, mais ils se sont vraiment propagés depuis septembre-octobre 2018. Je ramasse, je ramasse, je ramasse… En l’espace de 5 mois, j’en ai ramassé 6 000. Ça mange tout ! Ils aiment les légumes, litchis, pamplemousses… tout ce qui est vert. En revanche, ils n’aiment pas ce qui est salé » nous dit Vanessa Marchal, habitante du quartier.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Chez nous, on n’a pas ce type d’escargots. Là, c’est la première fois que j’en ramasse, il y en a beaucoup ! Je veux aider Rikitea. Ça bouffe tout… On dirait qu’on est tombés sur un village entier d’escargots ! Et la taille… Je vais voir comment on fait pour les tuer. J’ai entendu qu’il faut utiliser du sel fin » explique Joachim Tevaatua, maire de Raivavae.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

L’escargot géant d’Afrique n’est pas une espèce endémique. Introduit dans les années 70 pour la consommation, certains spécimens se sont échappés : « Certains ont du s’échapper et proliférer à Tahiti. Par la suite, cet escargot a été introduit dans d’autres îles, et ils sont arrivés à Mangareva l’an dernier. Il suffit d’une plante en pot non traitée, et de deux œufs à l’intérieur. Par couple d’escargots, il y a 2 400 œufs pondus par an. (…) Ils ravagent toutes les cultures de plantes à feuilles vertes et tendres, et les arbres fruitiers. Ils consomment les mêmes choses que nous » explique Fabienne Tessiot, professeure de physique chimie et de prévention santé environnement au collège Saint Michel de Rikitea.

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Nous sommes solidaires de ces familles qui s’inquiètent de la prolifération de cet escargot. On peut dire que ça a l’air d’être une peste, puisque des milliers d’escargots se retrouvent sur à peine 100 m². C’est un message qu’il faut rappeler à la population : les règles de biosécurité phytosanitaire. Nos îles, heureusement, ne sont pas toutes infestées… mais respectez les consignes phytosanitaires. Si on vous demande de passer au contrôle, ce n’est pas pour vous embêter, c’est pour éviter ce genre de catastrophe. Les habitants des quartiers de Natavake et Taku ont remarqué l’arrivée de ces escargots il y a un an et demi, et depuis 9 mois, pratiquement toute la zone est infestée. Il y en a absolument partout, et ils peuvent faire jusqu’à 20 cm ! C’est impressionnant, sachant qu’un escargot peut pondre 1 200 œufs » précise Tearii Alpha, ministre de l’Economie verte.

En une heure, quatre bacs gris ont été remplis. Une fois récoltés, pour s’en débarrasser, chacun sa technique : « Je les balance à la mer, ou je les saupoudre de sel fin. En 5 secondes ça les tue. Ils bouillent dans le sel » nous dit Vanessa Marchal. « Je pense que c’est devenu plus qu’une peste, un parasite ! Cet escargot envahit nos plantes. Tous les jours j’en vois. On les écrase, et parfois, on les ramasse et on les jette dans l’eau » ajoute Temehau Paeamara, participante .

Si le ramassage ne suffit pas à endiguer le problème, les autorités envisagent l’introduction d’un prédateur pour venir à bout de cet escargot.

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