C’est un travail sans fin. La Brigade verte a réuni ses éco guerriers. Les volontaires se retroussent les manches pour longer le littoral et retirer des plages, ruisseaux, et embouchures, un maximum de déchets. Sans surprise, c’est principalement du plastique encore et toujours. « Cela fait des années qu’on fait ça, et ça n’a pas changé, et c’est toujours la même chose. Mais bon, on essaie de faire changer les mentalités en allant dans les écoles etc. (…) Il y a vraiment des gens qui essaient de faire des efforts, mais quand tu vois autant de déchets, c’est qu’il y en a qui n’ont pas compris le message » déplore Tetuanui Maamaatuaiahutapu, membre de la Brigade verte.
Les océans s’asphyxient. En 2050, ils pourraient contenir plus de plastique que de poissons selon les estimations de l’ONU. L’ensemble de la vie marine est menacé, et sur terre aussi, car l’homme aujourd’hui ingère des microplastiques en consommant les produits de la mer. Mais la Brigade verte ne baisse pas les bras pour faire changer les mentalités. 20 tonnes de déchets sont collectées chaque année lors des opérations Eco Warrior. « Il y a toujours autant de déchets puisqu’il y a de plus en plus de consommateurs, qu’on le veuille ou non. Donc notre travail, il est permanent. Certains vont dire que ça ne sert à rien, mais si. Tant qu’on occupe le terrain, on arrive à bousculer, à faire évoluer les comportements » explique Ludovic Bardoux, coordinateur de la Brigade verte.
À quelques mètres seulement de la mer, les bénévoles ramassent aussi et régulièrement des batteries laissées à l’abandon. Une menace de plus pour notre environnement déjà bien fragilisé. Sur un bord de mer à Mahina, des habitations plantées dans le sable n’auront bientôt plus leur place face à la montée des eaux. Un scénario qui menace les Tuamotu dans un avenir proche. Les premiers réfugiés climatiques sont des habitants du grand océan Pacifique. « L’archipel de Tuvalu est tout proche d’ici, ce sont nos voisins, et ce sont les premiers à plier bagage car ils sont submergés par les eaux, plus rien ne pousse, et une grande partie de la population de Tuvalu part s’installer en Nouvelle-Zélande. Personne n’en parle. Et pourtant, c’est une réalité, ce n’est pas de la science-fiction » poursuit Ludovic Bardoux.
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À son échelle, la Brigade verte a besoin aussi en soutien d’une prise de conscience collective. D’autres opérations de nettoyage sont prévues ces prochains jours à Arue puis à Faa’a.