Nucléaire : « Les calculs du livre Toxique sont faux » selon la Commission d’information

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Les hauts fonctionnaires de la Commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires soutiennent que la radioactivité est très faible en Polynésie.

Publié le 30/11/2021 à 17:21 - Mise à jour le 30/11/2021 à 17:54

Les hauts fonctionnaires de la Commission d’information auprès des anciens sites d’expérimentations nucléaires soutiennent que la radioactivité est très faible en Polynésie.

Le livre Toxique. La délégation Reko Tika. Les engagements du Président de la République. Un enchaînement de causes et de conséquences qui accélère la reconnaissance du fait nucléaire en Polynésie. Même si « les calculs du livre Toxique sont faux », selon le Délégué à la Sûreté Nucléaire François Bugaut, ils ont au moins un mérite : avoir libéré la parole.

Sur la radioactivité, la Commission n’émet aucun doute : ses analyses des fruits, légumes, boissons, feuilles, viandes et poissons prouvent, selon elle, que « les concentrations sont toujours extrêmement faibles ». Elle constate aussi « une baisse régulière au fil des ans de la concentration de Césium137 dans tous les compartiments de l’environnement ».

François Bugaut, délégué à la Sûreté Nucléaire


Pour le haut-commissaire, les travaux de la commission « sont des présentations de données, par des interprétations, qui, elles, peuvent être politiques ou polémiques ». Une critique en creux du livre Toxique.

Mais ces hauts fonctionnaires le savent bien : après des décennies de dissimulations sur la question nucléaire, les Polynésiens se méfient de la parole de la France. Alors, l’État s’engage : Patrick Latron, le directeur de cabinet de la ministre chargée de la Mémoire, affirme que la quasi-totalité des documents portant sur l’Histoire nucléaire seront ouverts aux historiens.

Sur les 31 cartons déjà ouverts, 2 845 documents ont été étudiés. Seuls 48 d’entre eux resteront inaccessibles. Pour quelle raison ? « Le risque est de laisser circuler une information proliférante, qui permettrait par exemple à un État voyou de développer la bombe » explique Patrick Latron. Lorsqu’une information n’est pas proliférante, c’est-à-dire qu’elle ne permet pas de développer l’arme nucléaire, le document est rendu accessible.

Patrick Latron, le directeur de cabinet de la ministre chargée de la Mémoire


La masse d’archives qui doit encore être étudiée est énorme : cent mètres linéaires de cartons. Une tâche chronophage, mais le ministère de la Mémoire espère en venir à bout dans six mois.

Les historiens qui le souhaitent pourront accéder à ces documents. Une fois déclassifiés, certains seront aussi mis en ligne sur le site Mémoires des hommes. D’autres informations et images, plus destinées au grand public, seront diffuées sur le site Images Défense. Et l’État s’engage, de nouveau, à apporter son soutien à la création du Centre de mémoire, porté par le Pays.

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