Les ZPR mettent le cap sur un réseau régional

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Le programme régional Protège a réuni les 24 comités de gestion des Zones de Pêches Protégées (ZPR) en Polynésie pour mettre en place une coopération à l’échelle du pays. Une rencontre du 2 au 4 mai qui permettra, peut-être, d’inspirer les autres collectivités, comme la Nouvelle-Calédonie ou Wallis-et-Futuna.

Publié le 03/05/2022 à 17:40 - Mise à jour le 03/05/2022 à 17:45

Le programme régional Protège a réuni les 24 comités de gestion des Zones de Pêches Protégées (ZPR) en Polynésie pour mettre en place une coopération à l’échelle du pays. Une rencontre du 2 au 4 mai qui permettra, peut-être, d’inspirer les autres collectivités, comme la Nouvelle-Calédonie ou Wallis-et-Futuna.

Plus de 60 représentants municipaux de l’Océanie française se sont réunis à l’hôtel Tahiti By Pearl Resort depuis le 2 mai. Une rencontre sur trois jours consacrés aux Zones de Pêches Réglementées (ZPR). Enjeu essentiel pour les territoires insulaires, ces portions délimitées de l’espace maritime appliquent des règles de pêche spécifiques afin de faire face aux risques de surexploitation.

Organisé par le programme régional Protege (projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des écosystèmes), l’événement doit permettre aux différentes collectivités de partager leurs expériences sur cet outil de gestion, avec au cœur des débats, la coopération des 24 ZPR que compte le fenua. « Les ateliers ont pour objectif de partager les expériences » explique Matthieu Junker, coordinateur régional pour la pêche côtière et l’aquaculture du programme. Face à cet argument, certains participants s’interrogent. Pourquoi Rapa, pourtant pionnière dans la pratique traditionnelle du Rahui, est-elle absente ? « L’île a mis en place un système propre qui fonctionne. Il aurait été intéressant d’avoir leur témoignage » commente Gilbert Pitori, un élu de Huahine. Les représentants de Rapa n’ont, en effet, pas été invités par les organisateurs. Ce qui peut s’expliquer par le fait que Rapa dispose d’une organisation qui lui est propre.

Pour autant, d’autres îles rompues à la méthode du Rahui ont été invitées. C’est le cas de Huahine ou de Tautira. « Pour aller plus loin et partager nos expériences, on a fait venir des comités qui gèrent des Rahui traditionnels, notamment ceux de Huahine » indique le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu. Et à chaque comité de gestion sa stratégie : « Pour certains, c’est l’interdiction de la pêche au filet, pour d’autres, c’est l’interdiction de la pêche la nuit » reprend le ministre. Objectif : préserver le poisson : « C’est la première ressource qu’on cherche à protéger et après il y a le pahua » reconnaît Eric Pedupebe. Pas de doute pour ce membre du comité Rahui de Tautira : les résultats de la méthode traditionnelle apportent « 100% d’amélioration », « il y a une multiplication de poissons et ils sont plus gros ».

Autre objectif de cet atelier régional : s’enrichir de l’expérience des autres collectivités du pacifique, et réfléchir à la création éventuelle d’un « réseau ZPR régional ». « Ce qui fait la richesse de cet atelier c’est que l’on ouvre aussi un regard sur les autres » rappelle Matthieu Junker : « Mon rôle est aussi d’œuvrer pour une coopération entre la Polynésie, Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie. Et idéalement, avec les autres pays de la région ». Les Polynésiens ne sont donc pas les seuls à prendre part aux débats.

« Chez moi, nous fonctionnons sur un modèle coutumier. Chaque grand chef met en place ses propres règles, définit ses propres zones » commente Jonathan Zeoula, de l’association Lytofishing. Venu des îles Loyauté, il confie être confronté aux mêmes problématiques d’harmonisation des pratiques entre les différentes tribus. Alors que son district s’apprête à renouveler les règles, cet événement tombe à point nommé. Il lui permettra également de réfléchir à une collaboration plus élargie à l’échelle de sa province. « Une première » sur le Caillou selon lui.

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