Le SWAC de l’hôpital ouvre ses vannes

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L'opération a pris plusieurs heures, dans la nuit de vendredi à samedi, mais c'est fait. Les tuyaux sont tous reliés. Après la phase de test, l'eau des profondeurs de l'océan pourra refroidir l'hôpital à moindre coût.

Publié le 06/11/2021 à 2:40 - Mise à jour le 06/11/2021 à 2:40

L'opération a pris plusieurs heures, dans la nuit de vendredi à samedi, mais c'est fait. Les tuyaux sont tous reliés. Après la phase de test, l'eau des profondeurs de l'océan pourra refroidir l'hôpital à moindre coût.

Maciek et ses équipes d’Acropol, une société spécialisée dans les travaux en hauteur, se démènent à califourchon sur les tuyaux. Ils ne sont pas tout à fait alignés. Pas question qu’ils restent décalés avant d’envoyer des tonnes d’eau sous pression. Alors ils rehaussent un tuyau, le décalent un peu, puis le vissent. Le tout de nuit, à 40 mètres du sol.

Maciek Buraczynski, le patron d’ACROPOL, tente d’aligner le tuyau du SWAC et celui du réseau de l’hôpital – Photo : Mike Leyral

Il ne faut pas traîner, car le CHPF a coupé sa climatisation, sauf dans les secteurs vitaux. Tout doit être fini avant l’aube. Il a fallu vider les tuyaux, les ajuster, les connecter. Il faut les remplir à nouveau. C’est le rôle des services techniques de l’hôpital, dirigés par Teumere Mu.

Finalement, tout se passe comme prévu, avec même un peu d’avance. La semaine prochaine sera consacrée aux tests. L’inauguration est espérée le 1er décembre.

Au fond, le chantier du futur Pôle de Santé Mentale – Photo : Mike Leyral

Le chantier du SWAC a coûté 3,7 milliards mais il devrait permettre d’économiser 300 millions Fcfp d’électricité chaque année. Son coût devrait être amorti en 10 à 15 ans.

Ce tuyau sous-marin de 3,8 kilomètres de long puise une eau à 5°C, à 900 mètres de profondeur dans l’océan. Dans un échangeur thermique, cette eau salée refroidit l’eau douce du système de climatisation. Ainsi, l’eau douce reste en circuit fermé et l’eau salée est rejetée dans l’océan Pacifique.

Le tuyau de 3,8 kilomètres de long avait été immergé en juin – Photo : Mike Leyral

Deux autres SWAC avaient déjà été installés en Polynésie pour climatiser des hôtels, à Bora Bora et Tetiaroa. Mais celui-ci est le premier destiné à un bâtiment public, et sa puissance est deux fois supérieure. Il puisera un million de litres à l’heure.

Selon le service de l’Energie, à lui seul, ce SWAC devrait permettre de réduire de 2% les besoins en électricité de Tahiti. Plus des deux tiers de cette électricité sont produits par du pétrole importé.

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