Le réveil climatique au cœur de la fête de la science

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La fête de la science se tient jusqu’au 26 novembre à l’Assemblée de la Polynésie Française. Une édition dont le thème est celui du "réveil climatique". L’occasion de faire le point sur l’impact du réchauffement climatique en Polynésie, et sur ses conséquences.

Publié le 19/11/2022 à 16:32 - Mise à jour le 20/11/2022 à 14:21

La fête de la science se tient jusqu’au 26 novembre à l’Assemblée de la Polynésie Française. Une édition dont le thème est celui du "réveil climatique". L’occasion de faire le point sur l’impact du réchauffement climatique en Polynésie, et sur ses conséquences.

Elle est ingénieur météorologue et responsable du bureau d’études et de la climatologie en Polynésie. Victoire Laurent est l’ambassadrice de la 31e édition de la fête de la science, organisée du 18 au 26 novembre à l’Assemblée de la Polynésie française.

Cette polynésienne, experte en météorologie tropicale et climatologie dynamique pour le Pacifique sud, participe à de nombreux forums et colloques sur le climat, la prévision saisonnière et le changement climatique. « Plus la température augmente, plus les risques qui concernent les besoins en eau, les pénuries d’eau, le risque alimentaire et le risque de feux de brousse augmentent également« , alarme-t-elle.

La température moyenne de la Polynésie a augmenté d’1,1 degrés en 50 ans. Une évolution semblable à ce qui est constaté dans le monde. A la fête de la science, les experts et organisations œuvrant pour des solutions durables sont unanimes sur les conséquences attendues de cette hausse.  

Au fenua, certains phénomènes liés à la hausse des températures sont déjà constatés, comme l’explique Thomas Lemaitre, technicien environnement et instrumentation chez IFREMER : « Le blanchiment corralien en est un bon exemple, ou les migrations de certaines populations de poissons, des bancs de poissons qui migrent et donc vont dans les pôles ». 

Thomas Lemaître, technicien environnement et instrumentation chez IFREMER (Crédit Photo : Tahiti Nui Télévision)

Le blanchissement pose une menace sérieuse aux coraux encore en santé, ainsi qu’à leurs écosystèmes et au économies en dépendant. C’est le cas pour la pêche : l’aplanissement des récifs réduit la superficie disponible pour les espèces benthiques et la faune mobile.

Selon le dernier rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, la température de la planète pourrait encore monter d’1,5° dès 2030, une source d’inquiétude largement relayée à la COP27 de Charm el-Cheikh.

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Ces prévisions pessimistes alertent l’association Océania, qui étudie et protège les cétacés en Polynésie : « la grosse inquiétude aujourd’hui concerne vraiment les ressources alimentaires dans l’Antarctique, […], et ça se joue vraiment à des 0,1 0,2° près, précise Charlotte Esposito, fondatrice et directrice de l’association Oceania. Et dans un second temps, on pense aussi sur des plus grandes échelles, modification des courants pouvant être impactante pour des espèces migratrices comme des baleines à bosses« .  

Un changement radical des modes de vie et de consommation est nécessaire pour ralentir le réchauffement climatique. C’est dans cette optique que certains programmes ont vu le jour, à l’instar du projet PROTEGE, qui a permis le développement de 7 fermes de démonstration en agroécologique. Il y aussi l’association Tama no te Tairoto qui milite pour la protection du phénomène de ponte synchronisée du corail Porites rus.

De nombreuses initiatives qui doivent impérativement s’accompagner d’un éveil collectif. Le sujet a également été abordé par Sophie Martinoni-Lapierre, la directrice inter-régionale mété-france en Polynésie française, invitée de notre journal du 19 novembre :

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