Les DCPd, sorte de radeaux flottants, se composent d’un ensemble d’équipements (matières synthétiques des radeaux, cartes électroniques, piles, batteries, bouées satellites). Une fois laissés à la dérive, ils deviennent une source de pollution considérable pour l’environnement marin et terrestre, souligne la Polynésie dans le compte-rendu du dernier conseil des ministres.
Les DCPd sont souvent utilisés par les pêcheries thonières à la senne afin de faciliter et d’accroître les captures via leur capacité à agréger les bancs de thonidés. Plus de 30 000 DCPd dans la zone tropicale du Pacifique Occidental et Central, et plus de 20 000 DCPd dans le Pacifique Est sont déployés.
La direction des Ressources marines (DRM) de Polynésie française a lancé plusieurs programmes d’études des DCPd et de leurs impacts afin de porter les résultats dans les instances internationales et militer pour une meilleure gestion de ces dispositifs.
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Il s’agit notamment des programmes :
- De recherche en partenariat avec l’Université de Polynésie française (UPF) et l’Institut de Recherche pour le Développement, conduit depuis 2019, pour modéliser et comprendre le comportement de dérive des DCPd ;
- Pilote, lancé en 2021, pour le recensement, la collecte et le traitement des DCPd échoués sur 9 îles des Tuamotu (Fakarava, Raraka, Rangiroa, Tikehau, Hao, Amanu, Reao, Raroia et Tureia), en s’appuyant sur son prestataire, la société Tahitienne de Secteurs Publics (TSP) et avec le concours des communes et des habitants de ces îles. Ce programme a permis d’évaluer la densité d’échouage. Près de 70% de ces bouées ont déjà été traitées, soit dans les filières de traitement adéquates, soit en réutilisant certains composants des bouées (panneaux solaires, batteries etc.) afin de confectionner des éclairages ou chargeurs solaires dans le cadre de « recycleries » organisées en partenariat avec l’association polynésienne Tia’i Fenua / nana sac plastique ;
- De collaboration avec la Communauté du Pacifique (CPS) pour la mise en réseau des programmes sur le recensement des DCPd échoués et l’étude de leurs impacts.
Cette collaboration à grande échelle, au travers du Fonds Pacifique, a permis en 2022 de publier et faire remonter au comité scientifique de la WCPFC un état des lieux en quantifiant les échouages et en identifiant l’origine des DCPd échoués, souligne le Pays.
La problématique des DCPd a également été évoquée lors du One Ocean Summit à Brest ou encore à la Conférence des Nations-Unies sur les Océans de Lisbonne.
La Polynésie milite pour une “Fad free belt”, une zone tampon dans les eaux internationales bordant la Polynésie française, où les senneurs auraient l’obligation de récupérer leurs DCPd avant qu’ils ne rentrent dans la ZEE Polynésienne.
La Polynésie souhaite que des mesures de gestion soient prises pour empêcher tout échouage de DCPd sur nos côtes à l’avenir, pour que les responsables de ces pollutions soient placés devant leurs responsabilités et qu’ils soient tenus d’assurer la récupération de leurs DCPd.
Lors des prochaines réunions plénières de la Western & Central Pacific Fisheries Commission (WCPFC) et de l’Inter-American Tropical Tuna Commission (IATTC), la Polynésie envisage de proposer, avec l’appui des autres pays et territoires du Pacifique qui subissent ces échouages, des résolutions contraignantes sur l’usage et le devenir des DCPd.
La Polynésie se donne pour objectif de se positionner comme un leader de la bonne gestion des ressources marines dans le Pacifique.